mercredi 3 octobre 2018

Ils vont, ils viennent.

Ils vont, ils viennent et ils attrapent des taureaux et ils percutent et ils croisent et renouvellent sous le ciel. Ils fraternisent et espèrent et font du bien et du tracas et recommencent et interpellent et figent le bleu de la vie. La suite est longue, la suite est belle et forte et douce et sans pudeur, ils accrochent en ribambelle, le fer, le feu, le bruit. La force sur leurs épaules est tendue, ils secouent et se placent. Des éperons, de longues perches, des morsures, des regards vifs, des mots d’ordure et de chaleur et du caractère, de la frayeur et du vacarme sur leur chemin.

Ils avancent et frôlent la vie, la mort et les égratignures, le ciel est bleu, les taureaux passent, les épaules tendues, une éraflure sur la poitrine, un cœur perdu, des souffles et de l’air sur les lèvres sur la peau, sur les aisselles et un flot de mots d’ordure et de sueur, ils vont, ils viennent et courent. La main sur l’épaule et racle et tord la peau et recommence et s’attendrit sur le poignet, ils passent du bras aux épaules et du cou au cœur, le corps à corps, le cri perdu.

Ils vont, ils viennent, ils frappent les reins, le dos et raclent le sol, les pieds écrasent, le goudron brûle, les reins sont cambrés, cassent dans l’effort, l’accélération, le vif, l’ardent, les bras balancent et accélèrent, la course au sol accroche, les pieds tordus, la bouche folle, le cœur s’envole et réfléchit la lumière, l’ardeur sur la peau, le plaisir sur la chair, les pieds roulent, le sillon marque le passage, les pieds forts et légers tracent un rêve sur la poussière, une giclée de sucre sur le noir.

Les doigts dans la bouche, les cheveux collés au front, les doigts dans la bouche, les dents raclent les ongles, arrachent la peau, ils se frottent la main sur le cœur et passent sous le pied et démontent le tissu entre les jambes, ils avancent, ils sont pris, ils mordent et recommencent, et ils courent et ils vont et ils déchantent les vendanges et ils portent sur leurs épaules la raison de la vie ardente, les couplets chantent sur les lèvres, la main glisse sur le cœur, entre les branches et les aisselles, sur le dos, sur le bras, la ferveur coule et arrache des frissons bleus aux cœurs offerts.

9 Août 2007.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire