mardi 16 octobre 2018

Le poids. II, in « Le poids ».

Il porte un poids très lourd, son bras se crispe et l’enfant chevauche la chair et l’onde, il massacre et il aboie et il espère et il mord et recommence et emporte ce poids si lourd, d’un coup d’épaule, il est accablé et il se flétrit, il a peur, et il s’encourage d’un revers, d’une montée. Il se dresse et recommence et plonge les yeux dans le regard des autres, sur la foule. Ils sont mille et ils portent des enfants à bout de bras et des certitudes de sagesse.

Il arpente et recommence et se heurte et disparaît. Le poids si lourd sur le bras, sur l’épaule, sur la sagesse, sur l’école. Ils vont venir et il ne portera que des échanges, des aveux, des efforts, du temps et de l’espace et du soin, sur tout ce qui respire, sur son bras, contre son cœur, contre sa peau, dans l’air froid, dans le ciel bleu, dans le soleil, sur la route, vers la forêt, vers les arbres qui forcent et coupent le regard.

Il cherche et recommence et apparaît encore dans le temps, dans l’espace, d’un œil perdu, d’une rosée, d’une pensée, sur l’idée, sur la terre, dans le renouveau et le sac perdu. Il se force et décroise les bras et les regards et porte haut cet enfant fort et roi d’un pays dans la servitude, il est placé et il se lance, il donne des secousses et tire sur la peau, la chaleur monte et défigure et embrasse d’un œil la vie à libérer, à tordre et a comprimer et serrer, la joue fière et sans attache.

Il se donne et porte sur le bras le poids, la vie lourde et en désir. Il avance et il recommence, il se donne et roule les yeux et signe sur son bras, l’enfant balance, la suite avance, le poids sur le bras pèse et il commence et recommence et fond sur l’air et croit et pleure d’un œil sur la terre ferme. Il est armé de faiblesse et il avance, la peur sur le front, la rage dans les yeux, il se mêle et dégage de son cœur la vie qui avance.

Les portes, la colère, la vie, il se fait une raison, il creuse le monde et porte un enfant sur le bras. Sur le cœur, sur la raison, dans la pierre qui tourne, dans la chanson, dans la distance, dans le désir et sur la peau, une égratignure, une éraflure. Il cherche, et le souffle se perd, se tend, la vie avance, les erreurs, les sanglots, la certitude, l’affront, il dira tout, il enfantera de lui, sur la joue, cet enfant qui tremble et le protège. Trop d’embrassements, trop de certitudes, il se protège, protégeant et gardant et il souffre.

Il porte un poids très lourd, son bras se crispe et l’enfant chevauche la chair et l’onde et il massacre et il aboie et il espère et il mord et recommence et emporte ce poids si lourd, d’un coup d’épaule, d’un revers de manche. Il est accablé et il flétrit la peur et s’encourage d’un revers, d’une montée. Il dresse et recommence et plonge les yeux dans le regard des autres, sur la foule. Ils sont mille et ils portent des enfants à bout de bras et des certitudes de sagesse.

Il cherche et recommence et apparaît encore dans le temps, dans l’espace, d’un œil perdu, d’une rosée, d’une pensée, sur l’idée, sur la terre, dans le renouveau. Le corps perdu, le corps perdant, il pose sur son cœur le poids de cet enfant, il avance et battent dans son cœur le sanglot et une larme de joie. Et l’enfant lourd à son bras, il changera le monde et il accueillera le reste et les autres et tout le reste dans le ciel, le monde s’ouvre et le poids se dépose.

6 Novembre 2007.

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