Au soleil, sur le monde, il ouvre les yeux et compte les rayures et défait le lit, les draps, les ombres sur le mur et décroche, et perturbe, et avance, et donne une leçon de joie, les yeux ouverts sur les murmures, il se balance dans le coin, gentil et peureux, affublé de rêves étranges, rétréci et racorni, jouant sans cesse au trouble, à la paire.
Les uns et les autres et les oubliés, il les connaît, il faut chanter et se mêler aux uns, aux autres, aux oubliés, il faut compter les pierres du mur, les secondes du temps, les orages, les obsessions, les grâces et les incertitudes.
Sur le monde, au soleil, les yeux ouverts, il cherche dans l’eau claire le retour, l’appétit, le désir, l’envie de farandole, la frivolité, le désir, la joie, les genoux sur les cailloux, la joue dans les épines, la vie dans l’escalier, les rires, les reflets, la séparation du tendre et de l’objet, du silence et du drame, sans problème, sans effroi, sans candeur.
La fréquence, le dépôt, la suite, les redoutes, le dos sur la face, le rien dans le tout, la plus petite et la plus grande et bien, et bien, n’importe quand, n’importe où, il se refuse, il se dépose, il se couche sur l’oreiller et respire, simple, simplement respire et attend et espère et recommence, il faut, il faut, se coucher et attendre, sans objet, sans panache, sans rien, attendre et gémissant et repentant, attendre.
Il attend toujours et recommence sans objet, le désir est posé, maintenu, soutenu, sans objet, dans le vide, dans le rien, il est posé, souffrant, gémissant, posé ainsi à la croisée du jour et de l’attente, la vie le refuse, il est souffrance et apaisement, et espoir et attente, visite du jour, de la nuit, des chemises, des étendards.
Le tissu est dans le désir, la peau est dessous, les étendards, l’oriflamme, à la croisée du jour et de la nuit, il est posé, en attente il ne dit rien et attend, tout, déchire la suite et arrache les roses et roule sous son pied les sarments, les feuillages.
Il a rompu avec les usages, avec les sentiments, avec la liberté, il est couché et attend, pur désir, grand espoir, l’âge se frotte et dore, dore, la peau au soleil, à la lune, dans l’eau, dans l’air, sur terre et tout au bout du monde, tout au bout, il ouvre les yeux et compte les rayons.
Le jour est posé sur les toiles, les draps sont nets, pour rêver il faut croire et tourner. Le dos sous la tête, vent debout, il est une pose, figure en proue, le soleil monte et monte, monte, les rayons tirent le rêveur, le désir est présent et il se pose et il revient.
Les ombres sur le mur, la face cachée, les étoiles qui montent et le repos et les faveurs et la sueur et les auréoles sur le temps et le portrait sur la mer sombre, il a bien mélangé, il a bien triché et il attend et il attend, les ombres posées sur le mur, le désir est là posé sans objet, sans crainte, sans volonté, il attend et choisit de toucher un peu son âme, son cœur, son élan, sur la vie, il court et il attend, il cherche et souffre et passe et dépose bien sagement, bien proprement des regards sur la vérité.
Le soleil est posé sur le monde, le désir est haut bien porté, les ombres montent et descendent et glissent sur le mur, le mur est en poussière, les rires et les chansons sous le drap. Sur le mur, il est posé, il est perdu, il attend et il espère sur le mur en face, dans le soleil et dans la joie, la vie avance. Il compte les pierres.
8 Août 2007.
La joie se dessine sur le mur, les ombres sont lentes et s’allongent, se rapprochent et s’attirent. Les mains se cherchent et se touchent et se mêlent dans les pierres du mur. Les doigts se nouent et se disent les orages du temps et le cœur des amants.
RépondreSupprimerDerrière le mur, l’attente, l’attente sans retenue… l’attente du grand soir et de la nuit des temps. Sur les sentiers du monde, sous le soleil clair, les yeux ouverts, tout est abondance dans la terre où transpire le silence. Attendre tout et rien, attendre sans effroi le vide et le plein, le regard empli de tout, le cœur sur la main… et simple tout simple attendre et espérer… la joue sur l’oreiller.
De l’autre côté du mur il y a le désir. La peau est sous la toile. La toile est tendue en lisière de souffrance. La toile est sur la peau, en attente… en attente du jour, en attente de la nuit… en attente de l’invisible tremblement du feuillage qui bruisse à son passage.
À la lisière du monde… il arrive et s’arrête et attend et espère. Le soleil caresse sa peau d’homme dans le monde. Il respire et se lève et ouvre les yeux sur l’infini, l’immensité devant lui. Il est si petit et il se pense qu’il n’est pas vrai que l’on s’enlise si dans le cœur et dans l’âme persiste cette petite fleur de la pensée… cette petite fleur du désir, cette petite fleur qui croisse et s’étire pour atteindre le soleil.
Les ombres glissent sur le mur. Le désir grandit et recouvre les âmes. Il n’est pas là ou peut-être si… là dans l’ombre. Comment trouver la force… le soleil est si loin, le soleil est fragile à ne voir rien, à ne point le voir. Simplement il passe, il retire le drap et la joie éclate. Un instant présent… un instant la vie… un instant il avance… un instant le mur tombe… … et libre est l’envol.