La joie se dessine sur le mur, les ombres sont lentes et s’allongent, se rapprochent et s’attirent. Les mains se cherchent et se touchent et se mêlent dans les pierres du mur. Les doigts se nouent et se disent les orages du temps et le cœur des amants.
Derrière le mur, l’attente, l’attente sans retenue… l’attente du grand soir et de la nuit des temps. Sur les sentiers du monde, sous le soleil clair, les yeux ouverts, tout est abondance dans la terre où transpire le silence. Attendre tout et rien, attendre sans effroi le vide et le plein, le regard empli de tout, le cœur sur la main… et simple tout simple attendre et espérer… la joue sur l’oreiller.
De l’autre côté du mur il y a le désir. La peau est sous la toile. La toile est tendue en lisière de souffrance. La toile est sur la peau, en attente… en attente du jour, en attente de la nuit… en attente de l’invisible tremblement du feuillage qui bruisse à son passage.
À la lisière du monde… il arrive et s’arrête et attend et espère. Le soleil caresse sa peau d’homme dans le monde. Il respire et se lève et ouvre les yeux sur l’infini, l’immensité devant lui. Il est si petit et il se pense qu’il n’est pas vrai que l’on s’enlise si dans le cœur et dans l’âme persiste cette petite fleur de la pensée… cette petite fleur du désir, cette petite fleur qui croisse et s’étire pour atteindre le soleil.
Les ombres glissent sur le mur. Le désir grandit et recouvre les âmes. Il n’est pas là ou peut-être si… là dans l’ombre. Comment trouver la force… le soleil est si loin, le soleil est fragile à ne voir rien, à ne point le voir. Simplement il passe, il retire le drap et la joie éclate. Un instant présent… un instant la vie… un instant il avance… un instant le mur tombe… … et libre est l’envol.
Maria Dolores Cano, 01 octobre 2018 à 09:19
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