Un jour finit le jour, le temps se perd au temps, la fureur est grande, les passions sonores, le clair, le son, le bruit et l’ardeur, les héros sonnent le cor. Les collines sont pleines, il fait beau encore dans la campagne, ils trébuchent et perdent d’entre les lèvres, d’entre les dents, des trésors de perles fines, des espaces pour le savoir, des armures entrouvertes, des épreuves, de la malédiction.
Ils arpentent, ils fabriquent, ils défont et déposent les armes sur le flanc, les genoux en prière, sur le sable. Dans la pente le sable est accumulé. Les pointes frottent la peau, le flanc est offert, l’ardeur est posée, posée sur l’œil, sur le sein, sur la paupière, ils se finissent, sur le sable, sur le flanc, sans armes, sans ramures, sur le dos, sur le cœur, ils frottent et blessent la peau, le cœur et l’âme, les passions, le son, les cris, les chants, le clair.
Les oiseaux passent, la main est tendue, les épreuves lassent, ils se répètent et recommencent, ils se penchent sur le sable et frottent, frottent la peau sur le flanc, les mains sortent les épines, les cailloux, les évidences.
Ils se frottent et on espère et on recommence, ils sont à donner, ils sont à prendre, ils avancent et tout s’achève, ils sont rompus, des éclairs sortent sur la peau, sur le cœur, sur le dos, ils éclaboussent et on appelle, on tire sur la peau, sur le sein, sur les reins, sur tout ce qui touche et accroche. On renoue sous les yeux, une volupté folle, une extase et des craintes, un avenir de larmes et de regards noyés sous la peau, sous le cœur, sous l’âme, dans l’attente, dans l’effort, dans l’espérance, dans le reflet joyeux et coloré.
Ils se présentent et donnent et prennent, et recommencent, ils sont en place, ils sont couchés sur le flanc, dans le sable sur la peau, le cœur perdu entre deux larmes, ils se poussent, recommencent et franchissent d’un saut, le pont des chèvres et les cailloux.
Ils sont perdus et assoiffés, les héros, ils se frottent et on entend leur chanson lente, les émotions pleuvent, les regards sont noyés, ils se poussent, ils enjambent, la rivière, le temps, l’espace est suspendu. Les efforts se figent, les yeux se voilent, ils sont dans la tourmente, dans le retrait et l’avance, dans le champ perdu pour tous, pour tous, eux tous, petits enfants noyés dans les muscles et dans le réconfort, dans le nord, dans le bleu de l’âme et les cailloux.
La prière sur un genou, sur une main qui traîne et se perd, ils sont noyés dans la force, dans la stupeur et ils pardonnent à tous les revenants, à ceux qui abandonnent la guerre et fuient sur l’eau, dans le lointain, dans le ciel bleu, dans la colline. Les oiseaux se retirent, ils sont en attente, héros fatigués, lourds de remord et de pardons, de mains tendues, de bras ballants, d’attentes inquiètes, de fins sans début, sans espérance, dans le reflet, dans le collier, dans la silhouette, dans la main tendue, retendue, déposée, remontée, du pied jusqu’à la taille.
Ils effleurent la peau et attendent, ils n’osent plus, ne finissent plus, attendent et abandonnent, le temps est certain, la fin est proche, ils se grattent et ne se donnent plus, ils attendent et recommencent, et rien ne vient, et rien ne tient, et les cailloux sautent et attendent. Le temps est clair, le sable est sur le flanc, et ils pincent et abandonnent. Le temps est clair, il n’y a plus rien, ils attendent et meurent dans leur force, la violence est sur le flanc, le clair est dans le champ, les oiseaux passent, le cœur est déposé.
28 Décembre 2007.
Les peaux sont écorchées. Les blessures sont béantes. Un air frais souffle sur leurs yeux, leur poitrine, leurs paupières et leur cœur... ils avancent et porte leur douleur.
RépondreSupprimerLes oiseaux passent sur les cailloux, et leurs mains lasses frottent les épines. Le sable avance et recommence.
Certains soirs d’insolites lueurs emmurent l’horizon, les soirs de brume et de "regards noyés". Seules griffures d’une existence autre, posée sobrement comme un onguent illusoire sur leurs rêves écorchés, décimés.
Ils sont seuls, les yeux tournés vers le ciel, ils pardonnent aux absents, aux glorieux, aux fantômes revenus, à toute cette déchirure. Mains ouvertes, cœurs béants dans cet « effroyable jardin ».
Les oiseaux passent sur un champ de tranquillité. Les cœurs sont reposés. Le temps est arrivé. Les armes sont déposées. Le temps fait place au temps de la délivrance.