Il
avance et il marche sans arrêt. Il avance et revient et recommence,
jamais il ne s’arrête. De ses pieds nus il soulève la poussière en une
nuée d’étoiles et poudre de lumière. Il est marcheur du silence. Il est
marcheur du désert. Il accueille le vent et la nuit et la pluie et la
terre, le soleil levant et l’espérance des jours clairs.
De l’air humecté de mousse et d’écume arrivent des oiseaux qui virent en spirale, et approchent et s’envolent et reviennent et retournent. Ils poussent des cris aigres. Sans tarder tout va être dilué, délavé et fondu… ainsi nos pensées fragiles…
Il avance et il pense, et courbe l’échine, et pense et repense. Il accueille et prend ce qui vient… la lumière du soleil, la couleur des jours, la lueur de l’espoir et la noirceur de la nuit. Il avance et il chante et il veut bien y croire.
Il avance et il doute, il avance dans ses doutes et attrape ses croyances dans les mailles de l’ombre. Il s’enfonce dans la terre, dans l’humide et le sec, dans le vrai et le faux, la poussière du temps et les ronces de l’avenir. Il tourne et se retourne sur sa vie sans histoire, sur sa vie de demain, sur sa vie et ses doutes, ses erreurs, ses chagrins. Il avance et il doute.
Sur le sentier de joie et de chagrin, il avance. Où est le très-haut ? Où est le très-bas ? Il le cherche et le trouve dans le grain de sable et la fleur du talus, le regard de la femme et le cœur de l’homme. Il avance et s’arrête, fait silence et écoute, il écoute le très-bas… sa grandeur et sa grâce. Les portes s’ouvrent dans le silence, le temps coule, le cœur glisse et le regard tourne.
Maria Dolores Cano, 30 septembre 2018 à 09:56
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