mardi 4 septembre 2018

Paysage.


De l’air, de l’eau, des poissons morts, des chevaux, des taureaux et de l’air, de l’eau et de la lumière. Des oiseaux flottent et emprisonnent, l’air et le vent et les rafales, et descendent et recommencent et enjambent le pont sur l’eau. Un cheval s’effarouche et refuse le trou d’air au dessus de l’eau, et recommence et avance les yeux bandés. L’air emprisonne l’eau sous son pas. Il est lourd et recommence, il finit l’amère chanson, les sanglots longs, les bateliers et la marine, les voiles dans la vapeur et un supplice étrange, il a soif, il en veut, il hoquette de rage et de plaisir et il n’avoue rien, comme ceux qui se respectent et tanguent. L’eau coule lente et parfois change de sens, les branches flottent à la surface, les oiseaux passent dans le ciel, le goût est étrange, sur les lèvres le sel et le sucre se sont mêlés et reconnus et frottés l’un à l’autre.

De l’air, de l’eau, du feu sur la maison, les enfants agitent un sac de billes et refont la géométrie, paysage d’une étrange façon. Les enfants frottent le sac de billes, sur la peau nue, encore simple, encore fine et transparente. Ils accrochent les billes sur l‘écorce et sur le bois. Des yeux de verre, une géométrie, points et tirets, les oiseaux passent encore et soufflent sur le haut des arbres, flottent et emprisonnent, l’air et le vent et les rafales, et descendent et recommencent et enjambent le pont sur l’eau. 


24 Avril 2007.

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