mercredi 12 septembre 2018

Et un goût âcre.

Dans la bouche, sur le dos et dans le cœur, et un goût âcre. Il faut, il faut, il faut revenir et comprendre, pourquoi le jour se passe en histoires. Sous le soleil, au ciel, des ardeurs d’aventures et de chimères, des souvenirs et de la prudence, dire et cacher, voiler et dévoiler et révéler : voiler à nouveau et fournir une clef pour étreindre la certitude. Il marche, il force, il engloutit et revient et recommence, le monde tourne et il tourne, et passe dans le silence. Le royaume ferme ses portes et il construit des tombeaux pour les rois et des temples pour les idoles, la fuite, le repos et le retour toujours, au calme, à la certitude, au relâchement. Il est en avance et offre sa chair aux braises du malheur.


Il avance et son pied foule des cohortes de limaces, des escargots, la bave sèche et brillante et les ramures durcies d’effroi. Il a jeté une branche au fond du puits, les gouttes d’eau jaillissent en boucle, le remord, la confidence, il a craché au fond du puits et il construit un temple sur la ruine, sur le regret et les mensonges, il est infiniment coupable et recommence à se bercer, à arracher la peau des choses.

Et un goût âcre dans la bouche, une fleur sur la paupière, un regard loin sur les saisons, les mûres deviendront tendres, et l’esprit calmé, une évidence : un monde meurt, un monde arrive, dans une chanson sur les remparts, une clarté sur les eaux vives. Il foule les animaux de son poids sombre, il faut une cadence en cerceaux, une signature invisible, un regret, un tour de main dans le sac des habitudes et pour dire, il avance sur un tapis d’animaux morts et sales, sales.

Il a jeté aux épaules un voile d’ardeur et de cravache, des effets mourants, dans le calme avant le combat et la malédiction, il se repose au sol et voit passer les oiseaux, les fils flottent dans le ciel et tranchent les images en feuilles. Et un goût âcre dans la bouche, une évidence le mal est là, bien et là. Tout bas, il effleure les idées noires, les herbes sèches, les cailloux et les blessures sous le pied. Il avance dans le soleil et poursuit une marche ferme, un chant d’amour sort des prisons et recommence et exagère, il est en haut, il est en bas, il découvre des évidences, le royaume est à mal, les oiseaux tournent sous les nuages, il lui faut du calme et du repos, du bien parler, des avantages, des silences profonds et lourds et du sommeil, par habitude.

Et un goût âcre dans la bouche, un reflet de rossignol dans l’air perce les oreilles, il se débat dans le vide, dans l’air perdu, dans la solitude. Les eaux avancent sur le sol, le soleil joue des reflets tendres, la terre boit, les fleurs se penchent, le pied foule les escargots, le ciel se vide d’habitudes, il reste un œil, il reste un souffle sur le cœur, il reste une éternité pour tout dire. Et un goût âcre dans la bouche, une effusion sur l’inutile, il creuse, creuse, et rien ne vient sinon l’eau pour les fleurs, le sac est plein de terreurs et de joies et il tourne le pied sous le poids de son corps.

18 Juillet 2007.

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