La route est longue, le chemin est couvert de poussière et de bruits. Les oiseaux volent, leur chant est effrayé, ils se balancent et caressent le vent et débordent d’en haut et respirent tout bas et se démontent, seuls ou ensembles, fureurs arraisonnées et bras ensorcelés, couverts de sueur et pleins de volonté et secs comme des tiges de ronce et d’olivier.
Ils ont rencontré la joie sans crainte, un mot plus un autre, la vie est entière et sans faiblesse. Ils ont besoin d’un maître et d’une horloge pour indiquer la lune et les étoiles et installer l’ardeur. Les massacres sont loin, la folie tourbillonne, ils regardent et gardent et profitent du tout, des images et des sons, ils sont cachés, ils sont coincés par une flamme obscure, et tournant, ils demandent encore plus de liberté, pour enfreindre et se faire pardonner et donner plus de corps à leur mémoire.
Sur le chemin du ciel il y a des insectes et des terreurs d’enfants, ils sont abandonnés et croisent, croisent, croisent, une espérance un peu amère, un goût de liberté, de fraîcheur et de sucre et de sentiments vrais. Mais seuls, tout seuls, ils se démontent l’âme et reconnaissent une âpre vérité, ils sont seuls et espèrent la fin du jour et du combat, mais seuls, seuls, ils partent en chasse, et rencontrent toujours le même dans son miroir, dans sa quiétude, le silence enveloppe d’or et d’argent la fin et le début.
Ils se retiennent et y reviennent toujours en riant bien, en se disant heureux et ils chantent sur le chemin : « non so d’onde viene quel tenero affetto », sur le parcours du monde, ils voient les fleurs éparses, les colliers, les jouets, les titres et la gloire, leur peuple avance sous le soleil, ils sont dorés et tendres et ils espèrent toujours plus de liberté, prisonniers du temps, ils sont en chemin et dansent la farandole qui unit tout sur la voie, le miel et le lait et l’horizon flambant. La cassure est certaine et ils sont éperdus sur le chemin, prisonniers du temps, ils y vivent plusieurs éternités.
La violence et le drap claquent dans le vent, ils se reprennent et marchent sur eux même et tournent vers le soir et recommencent, le chant joyeux et tendre et presque sobre : « je ne sais d’où vient ce sentiment si tendre », et ils se disent que le vent leur parle tout bas de liberté, ils se balancent et convoquent les anges et fléchissent le cou et espèrent du sol une réponse vraie, une incroyable certitude, ils recommencent et grattent du pied nu, la terre et les cailloux.
Sans rien de vérité, sans rien de sûreté, sans le vent, sans les arbres, sans les oiseaux, sans les cailloux, ils se sont traînés du sable sur le dos et des herbes au précipice, la lumière est grande, l’ardeur avivée, le tour du monde commence et recommence. Ils sont perdus et cherchent encore un peuple à assouvir, une soif à éteindre, un collier, un manteau à porter, un sac de laine et d’orage. Leur vérité est nue et cloche sur le sable, ils sont remplis de sel et coulent de plaisir, ils se cachent et espèrent et commencent et recommencent un peu après. « D’où vient ce sentiment si tendre », ces rois sont en promenade et sont bercés de palmes et rafraîchis de lents parasols.
27 Juillet 2007.
Et si tendre est l’envol de l’oiseau dans le vent, par-dessus les chemins de poussière et de cris, d’épines et de ronces, de fureur et de sueur, et rameaux d’olivier.
RépondreSupprimerEt la vie explose en une joie immense dans le linceul des étoiles, sous une lune claire et ronde, dans un monde de ferveur. Ils sont en quête de douceur, de bonheur et d’évasion, et de baume pour la mémoire.
Dans ces grands ciels de peur et d'ombre des enfants hagards et libres, regard pur, cœur sucré, croisent des insectes en sarabandes. Seuls, ils sont dans la pénombre, et le silence qui avance les enveloppe de quiétude, de plénitude et liberté, et du trésor qu'ils ont trouvé.
Sous le disque cramoisi du soleil ils avancent. La terre tendre et dorée ouvre ses sillons et semble leur parler. Elle semble leur dire la chaleur et l’affection, la tendresse et le miel et le lait de l’amande, et l’horizon d’or et d’ambre sur les bords du monde… à l’air libre… là-bas… dans le cœur du vent qui éparpille les lettres, les éloignant des mots et des phrases, les empêchant d'écrire ce chant du monde … tant espéré.
Et ils tirent et grattent et filent et attrapent les mots du vent, qu’ils lient et posent dans les sillons béants de la terre. si lourde et si tendre, si sombre et si flamboyante, espérant que de ces sillages fertiles naisse un chant de liberté porté par le vent.
Sans rien entre les mains, sans rien à perdre ni à gagner, ils mangent le sable et boivent aux herbes claires. Ils quittent ce monde et vont vers les absents, les autres à assouvir, à aimer, à habiller d’un collier, d’une perle de lune, d’un grain de sel sur les lèvres, et d’une goutte de tendresse… là… au creux de ce vallon si doux… là... à la naissance du cou.