"! Como, meciéndose, en las copas de oro,
al manso viento, mi alma
me dice, libre, que soy todo !" *
A
quel moment la fêlure, à quel autre la fracture qui assécha la source.
Il reste à recenser les herbages et les pacages de l’hiver, le visage de
la nuit et la pierre fraîche sous la pluie. Peut-être suffit-il
d’attendre. Peut-être suffit-il d’un regard tendre pour apercevoir la
petite flamme dans le noir.
Des enfants donnent leurs yeux aux
moissons et répandent l'or des blés au-delà des étoiles. Des enfants
nouveaux couleur de pain chaud.
"Mi lagrima y la estrella
se tocaron, y al punto,
se hicieron una sola lagrima,
se hicieron una estrella sola.
Me quedé ciego, se quedo
ciego, de amor, el cielo.
Fué todo - y nada mas - el mundo
pena de estrella, luz de lagrima."*
"Tira la piedra de hoy,
olvida y duerme. Si es luz,
mañana la encontrarás
ante la aurora, hecha sol."*
Et
les chiens tournent et bavent et rongent, et se rongent de remords.
Seul l’enfant entend et voit et sent, et ose tendre la main qui apaise
les chiens.
Tout est sans dessus dessous, et vogue, vogue, vogue à
la dérive comme une barque mal arrimée, comme des liens mal noués, vers
d’autres contrées désespérées, aveugles, muettes et sourdes... et dans
ses mains ouvertes lui reste la blessure de son jour de martyr… Là-bas
un autre jour…là-bas au bout de la nuit… un rayon de vraie lumière.
"Je tombe, je tombe, je tombe
Avant d'arriver à ma tombe
Je repasse toute ma vie
Il suffit d'une ou deux secondes
Que dans ma tête tout un monde
Défile tel que je le vis
Ses images sous mes paupières
Font comme au fond d'un puits les pierres
Dilatant l'iris noir de l'eau
C'est tout le passé qui s'émiette
Un souvenir sur l'autre empiète
Et les soleils sur les sanglots
O pluie O poussière impalpable
Existence couleur de sable
Brouillard des respirations
Quel choix préside à mon vertige
Je tombe et fuis dans ce prodige
Ma propre accélération" **
Maria Dolores Cano, 28 septembre 2018 à 17h33
* Juan Ramon Jimenez
** Louis Aragon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire