Et il se parle à lui, il chante ses saisons, et il bâtit un palais de cailloux et de mots, pauvres et tristes, sans fin, pour tout, sur tout, sous des arbres, les branches, les oiseaux montent et descendent, les autres vont et viennent, pauvrement, suivent le cours de l’eau, dans la pente, marchent sous le soleil et dans le vent.
Et il a grimpé un jour, il est descendu un jour, tout a commencé, et tout finira, les murs en poussière, les araignées dans le vent, filent des fils pour les saintes et annoncent la pluie les jours de beau temps. La saison est belle, les enfants sont heureux, les mots sont tristes, et pauvres, les passions n’ont plus de chair et beaucoup d’âme.
Et il bâtit, et il engrange et s’amoncellent les erreurs, les odeurs, les oiseaux. Les animaux passent et passent et tirent un fil, et un autre, et un autre, pour débrouiller la vie, démêler les sorts, pour poser des pelotes sur les étagères, pour tirer un corde du sol au plafond.
Et il rêve et revient, décrit et prédit, commence un sermon et va sur la montagne et suit un bourdon noir et lance un cri avec les rapaces, la saison est bonne, les rêves seraient fous si le rêveur était aveugle.
Et il voit et chante ce qu’il voit et rien ne se construit et tout monte à la surface, les pelotes entassées, les chats et les rapaces par là déposent jusqu'au ciel les restes de la vie banale et éternelle, il fait jour et le soleil monte, il fait jour et le soleil descend, et la nuit recommence, les images frappent au carreau, la vie est remplie, les heures sont courtes et tournent, les désirs sont chauds et les heures s’en vont, l’eau coule sur terre, la soif va avec, les armoires sont pleines et les greniers comblés.
Et il se repend des images des autres, des fureurs évanouies, des mystères et des éclats, la joue est tendue au baiser des abeilles, au vol des passereaux, à la brûlure des serpents, la vie est posée jour après jour sur les étagères, l’escalier grimpe sa pente du sol, en haut, et les fenêtres s’ouvrent sur la nuit, sur le jour, sur l’histoire, le temps passe et foule l’espace, les murs tombent en poussière sur la terre du jardin, les abeilles y vont et recommencent et il chante seul le jour qui se lève.
Ô, les greniers comblés, ô, les armoires pleines et le corps alourdi et le cœur rafraîchi et les sentiers perdus, avoines folles pleurez dans le vent, les mots sont tristes, et pauvres, la liberté perdue sur la rive, l’escalier grince, l’effroi à la fenêtre, l’herbe gratte sous le pied, il foule les escargots, le tri est continu, les images et les sons, les odeurs en mélange et les fenêtres ouvertes.
Il faut combler le vide, remplir une tranchée d’humus et de chansons pour que la vie soit bonne, pour que le sommeil vienne, pour que les enfants passent et jouent dans la rue et que les animaux s’arrêtent dans la pente et qu’on regarde, au loin les bateaux, et voler les fumées, revenir, et parler des pays lointains, comme un chanson lente et un regard serré et ferme. Les joues tendues au vent, à l’absence, fermées et ouvertes, en avant.
Et il se parle à lui.
24 Juillet 2007.
Et il a grimpé un jour, il est descendu un jour, tout a commencé, et tout finira, les murs en poussière, les araignées dans le vent, filent des fils pour les saintes et annoncent la pluie les jours de beau temps. La saison est belle, les enfants sont heureux, les mots sont tristes, et pauvres, les passions n’ont plus de chair et beaucoup d’âme.
Et il bâtit, et il engrange et s’amoncellent les erreurs, les odeurs, les oiseaux. Les animaux passent et passent et tirent un fil, et un autre, et un autre, pour débrouiller la vie, démêler les sorts, pour poser des pelotes sur les étagères, pour tirer un corde du sol au plafond.
Et il rêve et revient, décrit et prédit, commence un sermon et va sur la montagne et suit un bourdon noir et lance un cri avec les rapaces, la saison est bonne, les rêves seraient fous si le rêveur était aveugle.
Et il voit et chante ce qu’il voit et rien ne se construit et tout monte à la surface, les pelotes entassées, les chats et les rapaces par là déposent jusqu'au ciel les restes de la vie banale et éternelle, il fait jour et le soleil monte, il fait jour et le soleil descend, et la nuit recommence, les images frappent au carreau, la vie est remplie, les heures sont courtes et tournent, les désirs sont chauds et les heures s’en vont, l’eau coule sur terre, la soif va avec, les armoires sont pleines et les greniers comblés.
Et il se repend des images des autres, des fureurs évanouies, des mystères et des éclats, la joue est tendue au baiser des abeilles, au vol des passereaux, à la brûlure des serpents, la vie est posée jour après jour sur les étagères, l’escalier grimpe sa pente du sol, en haut, et les fenêtres s’ouvrent sur la nuit, sur le jour, sur l’histoire, le temps passe et foule l’espace, les murs tombent en poussière sur la terre du jardin, les abeilles y vont et recommencent et il chante seul le jour qui se lève.
Ô, les greniers comblés, ô, les armoires pleines et le corps alourdi et le cœur rafraîchi et les sentiers perdus, avoines folles pleurez dans le vent, les mots sont tristes, et pauvres, la liberté perdue sur la rive, l’escalier grince, l’effroi à la fenêtre, l’herbe gratte sous le pied, il foule les escargots, le tri est continu, les images et les sons, les odeurs en mélange et les fenêtres ouvertes.
Il faut combler le vide, remplir une tranchée d’humus et de chansons pour que la vie soit bonne, pour que le sommeil vienne, pour que les enfants passent et jouent dans la rue et que les animaux s’arrêtent dans la pente et qu’on regarde, au loin les bateaux, et voler les fumées, revenir, et parler des pays lointains, comme un chanson lente et un regard serré et ferme. Les joues tendues au vent, à l’absence, fermées et ouvertes, en avant.
Et il se parle à lui.
24 Juillet 2007.
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