mardi 25 septembre 2018

Et ils se sont perdus.

Ils font et refont et pèsent et soupèsent et ils engrangent des odeurs et des rires, des plats chauds et des gourmandises, la vie est en avance et force, et force le destin sur ces étrangers fourbus, sur ces étrangers foulés. Le repli, le ressaut, la fermeture, l’évidence et les sanglots tintent sur leurs bouches, sur leurs yeux fermés, ils vont ouvrir une aventure, une espérance.

Un choc terrible, sans faveur, des outrages, des refus et des plaintes et les remords s’accumulent et montent, montent, les regrets et les plis, les aveux, les paroles vaines, les alarmes, les alarmes. Des soucis pour toute chose, pour les plus grands, les plus petits, les herbes folles, les avoines, le pas des uns dans la poussière, un pas sur un autre, poussière sur poussière.

Et puis il est temps, trop temps, longtemps. Sur la colline, sur les remords, dans l’herbe sèche, sur les cailloux, sur la poussière, sur le sauvage et sur les ténèbres, les corps se perdent, les avoines folles, et la raison, et la déraison, et les perdus, et les noyés, et les plus vifs, les plus impénétrables, la confusion, le repos, sèchent. La vie saigne, des branches, sur la main, sur les yeux.

Les cœurs dévoilés, la chair est nue, la chair est en sang, au sang, au sang, à l’irrégularité, à l’infranchissable, à la malignité, au dégoût et aux pleurs. Ils s’effarouchent et recommencent et boivent la lumière, les pleurs perdus dans la paille, à travers les branches, sous les feuilles, le froid pénètre et commence et recommence et pèse et soupèse, dans l’ombre de l’été.

La solitude et les cailloux enfoncent leurs âmes, leurs désirs pleuvent sur terre, dans la poussière et sur la route, leurs pieds nus et perdus et leurs erreurs et un mot pour un autre et une espérance pour tout. Ils sont en avance, sur le pied, sur le poids, sur la portée, les choses s’inclinent en silence, ils lancent et ils appellent et les regrets sont sur leurs mains et l’eau avance dans la lumière.

Les oiseaux bleus volent bien droit et d’une branche à l’autre, il y a des erreurs et des recommencements, des pluies d’opale, des coups de fouets, des pierres lancées qui volent. Elles déracinent le temps et reconstruisent des aventures. Ils sont perdus et ils commencent et se déposent sous le ciel dans le creux et dans le froid. Ils passent dans l’ombre de l’été, dans l’inconnu, dans la querelle, dans l’air joyeux et sans souci.

Le soleil avance, il avance et il est un écho, sur le son, sur les mots des enfants de l’ombre, les revenus de tant de choses et de l’obscurité. Ils sont les ailes de la nuit et le réveil des dieux, et ils sont noirs, noirs, noirs et perdus et encombrés et sans passion et sans étreinte, ils sont un regard de pendu, de pied tordu, de propos insincères, de fiel et de goujaterie.

Les oiseaux sont en haut et avalent la poudre, la poussière du chemin se pose dans les creux, les enfants, les perdus, les nouveaux, les aveugles, les renégats disent non, non, il faut changer, il faut encombrer les chemins, les trous, les creux, de vérité et de plaisir et répandre dans l’air, les pensées trop obscures, les certitudes d’envol, un peu d’automne.

Le temps avance la mémoire est courte, les yeux se perdent dans les reflets, l’eau a coulé, les pieds sont noirs de trop de place, de trop de sens, de pays perdu et d’espérance. Ils avancent sur le chemin et rompent des lances avec l’ennui. Ils font et refont et pèsent et soupèsent et ils engrangent des odeurs et des rires, des plats chauds et des gourmandises, et ils ne comprennent plus et ne disent plus rien. Et ils se sont perdus.

01 Août 2007.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire