Il voudrait bien, enlever de l'ombre et garnir le jardin de son poids de chair et de doutes, laisser aller la sensation vers les confins secret, la limite du songe. Les revenants y sont depuis toujours brûlés au charme du bonheur, ils se posent sans cesse sur ses épaules. La fenêtre s'ouvre sur la peur de dire les infortunes et la plainte. Au revers du tableau, sous le couvert blessé les arbres penchent, les branches se couvrent de petites roses jaunes et défendent au noir de tomber sur le jour. L'étreinte du courant d'air sur les feuilles se donne pour trembler sur la tête, le corps est rompu d'années passées à inventer un monde qui n'est rien et ne chante qu'à l'aube, quand la convocation des grains sur la peau des orangers sent leur amertume. Il trompe son empire et le clame pour lui seul entièrement vêtu de son innocence. Il n'a jamais rien dit ni rien bâtit de grand et seul se tourmente dans la tiédeur de l'ombre rejetée. Il faut que cesse le mensonge, achever le décor et rentrer dans l'eau vive. La fumée monte, il a blessé ses arbres et craquelé les feuilles, la sève pleure sur son dos et il prétend porter dans ses mains la lumière. Un petit arbre est mort, son peuple refuse l'adoration.
22 Avril 2005.
22 Avril 2005.
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