Ils partent tourner, autour de l’aventure, sur les chemins, prendre le risque de ne pas revenir, filer droit, sauter les montagnes, au bord d’un lac voir si là bas, les grenouilles aussi ont couleur d’espérance. Le chemin fuira sous les pas des voyageurs, la route tournera et sera de paillettes brillant au soleil. Au repos, les grenouilles sautent d’un marais à l’autre, sous les rayons, la sueur se mêle aux articulations. Ils sont pèlerins d’un nouveau monde, ils partent vers l’azur, bravent l’escalade, la tribu s’y forge une opinion. Ils accrochent aux arbres des fanions de joie et de rires qui pleurent sur l’étendue bleue et sonore. Les allées se couvrent de rosée, le jardin est oublié. La fortune vient aux vagabonds, ils tremblent de joie, des gouttes sur la peau signent une œuvre de perles blanches et d’or fondu, dans la paresse et le sommeil. La rivière suivie vers la mer, le sac s’enfonce sur l’épaule et troue la chair. Une forêt luit dans le dos. Les orteils sont râpés sur la route qui avance. La volonté tient à la taille cette troupe de hardis. Les escargots au bord donnent la corne dans le matin qui coule de fraîcheur. Ils iront loin et auront de la brise, du courant dans l’air et du passage dans l’ennui, la fatigue vient vite et tord le cœur. Ces aveugles du malheur ne voient que le bon et l’agréable, ils avancent tranquilles sans but que la ferveur et l’oubli des mois passés à tordre au col la raison, ils font avec grandeur une action de grâce. Dans l’écart qui défigure le quotidien, les héros en tremblant partent dans la verdure et chantent derrière le col qui garde les assauts, les batailles et ferme le retour à tout ce qui s’oublie. Dans un trou noir s’enfonce la mémoire, il ne faut rien laisser à la lumière, il faut trembler très fort pour chasser les erreurs et vaincre le sortilège qui brûle la beauté de l’enfance toujours à portée. Le bras tendu vers le rêve, la liberté fleurit là bas dans la montagne. Les ombres apparaissent dans la fermeture et signent un drapeau. Chaque tourment perdu dans la bataille, s’achève dans les larmes. Mouchés dans la nuit, ils se construisent et forgent dans l’effort vers ailleurs, la force, le départ loin de la banalité décroise leurs bras et chante une histoire qui compose le lien. La fraternité se mélange avec les oublis et les habitudes il faut partir comme si tout en dépendait, dans la montagne et sur les flots, l’océan nous inonde et nous perdrons nos certitudes. La vie est en balance au bout de chaque doigt et les semeurs de rire se remplissent d’images et de cadeaux à faire tendrement. La vertu ignore les avances du jour de départ. Ils entendront le sifflement du vent sur les vagues et le soleil qui se couche. Les piments peignent les façades, les ours dévorent des agneaux, l’Atlantique se couvre de roses et de grains noirs.
Ils sont petits et partent pour grandir encore dans l’âge qui avance et le temps qui pourrait les affaiblir.
27 Juillet 2005.
Ils sont petits et partent pour grandir encore dans l’âge qui avance et le temps qui pourrait les affaiblir.
27 Juillet 2005.
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