I
La vie est une histoire, à comprendre et avancer, il faut dire et jouer le temps et la vibration, hanter, colorer et fournir à chaque endroit, à chaque carré, à chaque coin sa suite. Les ondes et le vent, la distinction, la fraicheur disparaissent dans la nuit au souffle chaud des plus ardents et des plus entreprenants.
A la pleine lune les grandes promenades, la nuit serrent et filtrent les vers luisants sous la tonnelle, avec les horreurs du langage et la comédie de l'instant. La nuit creuse dans la chair tendre et sans tache. Le temps n'est rien mais tout se remplit d'ardeur, de la verdeur des parfums remonte un pouvoir, dire et faire sentir.
Et y croire, la seule fois ou il est apparut dans sa gloire, il était dans un mot qui ne fut pas prononcé. Le nom de chaque chose sur terre est dicté des limbes. Sans le savoir la lenteur du plomb ferme la route et distingue dans le bruit une raison évidente. Il est à venir de loin le sort qui reprendra la foule et son délire et dira à chacun :
la voie est ouverte et les erreurs sont abolies, à terre crois en confiance qu'avec l'ennui la fin de tout est en application.
II
Il tourne et retourne celui qui se meurt, il attend que tombe la tempête sur le crane, il meurt dans les oublis et les tourments. Il faut avancer dans l'erreur, ne rien voir et ne rien dire, et persister dans la conduite implacable des troupeaux vers la déraison. A chaque pas, à chaque porte les histoires se donnent pour eux seuls et font en une gerbe de rosée mourir et frissonner les visages de ceux qui vont nous quitter.
Rien n'y fait, ni mort, ni rage et les feuilles se couchent sur les endroits de la vertu, il faut faire allégeance et grandir dans la confiance des dieux. L'envie de rester seul et partir loin. La montagne se coupe sur la rive, les erreurs versent du miracle sur la faiblesse, dans le vide.
Il y a dans le fond du cadre une envie d'aiguiser la raison sur la pointe des dents et donner aux sarcasmes leur poids de plomb fondu et de vinaigre, décaper encore une couche de rouille et de terni sur l'or qui se dépouille dans la vertu froissée. Les mots terribles ont été lus et la voix se brise sur le sanglot, il ferme la marche et tire sur le sable les portes de la vie amère et sans ardeur.
III
Il faut comprendre la voix royale parée de lys et de coquilles, elle mène d'un bout à l'autre et défigure le paysage de la conversation qui traine d'un bout à l'autre de la page. Des chansons choquées dans le pas, d'une église sans visage à une autre. Les épreuves défont et tendent le pas sous le bâton qui tourmente les cieux et griffe l'herbe sous son poids de solitude.
La rudesse du sol et la raclure sur le flanc défait l'armure, celui qui erre se traine sur la route et se cogne au chemin qui mène à la saison, il récupère dans son chapeau le fond de pluie qui sauve de la soif et garde la distance entre l'instant qui passe et l'éternité qui reste dans le coeur.
La paix impose la réconciliation aux affamés, au fond de la lande la vertu perdue, il se déhanche le croyant. Le visage du solitaire éclaire les sentiments et freine les ardeurs. Il faut comprendre et descendre bien vite des nuages et de la route pour affronter sans peine et sans faillir la vie à venir et la grande colère des temps, dans la clarté des étoiles qui commandent et affirment l'immortalité et le courage.
La peine est rejetée, les astres sont complices, le droit se cabre dans le vivant. Il se tourne vers la volonté, ici est l'endroit pour une vie d'abandon de soi et de courage .
10 Juillet 2005 .
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