dimanche 11 mars 2018

Petite envergure.

I

Dans l'air, détendus la fraîcheur et le repos, l'année est avancée, la vie des hommes avec la beauté pour finir en douceur. Le don de soi, dans une balance au fond de l'eau, les cigales franchissent les murs. La certitude de bien agir est une caresse au front qui doute, les frayeurs et l’obscurité dévisagent, ruinent l'expérience et le repos, l'abandon fige le rire sous la douche froide du sanglot, les imperfections et les maladresses détournent l'eau de sa source, la borne est retournée, le rocher est fendu, petite colère. Le rebond de ce qui fâche et tourmente, remplit les sacs de ceux qui vont à une guerre perdue d'avance, rien n'est joué du beau et du laid, du chaos et de l'ordre. La barque sur le fleuve verse des seaux de force et d'orgueil, se brise contre les algues odeurs fortes sur les marais. Il faut vouloir le port avec cette embarcation, l'arrivée dans une gerbe d'étincelles d'or et de poissons.

Pensant bien, il faut suivre les traces des autres qui disent :

« mais pour quoi et pour qui ».
II

Pourquoi, pour qui, parler et dire sans légèreté la grande émotion qui cerne le corps à l'abandon. Pourquoi la lettre des amours est-elle repoussée, sans remords éparpillée sur la route, seul il se promène, dose son effort pour ne rien dire, affoler en lui l'horloge de sa peur, le temps de la menace et le paradis du temps perdu . Les autres se délectent de tant d'immobilité, temps de paresse, pour qui. L'effort, la récolte au panier, le calme et l'ombre franchis, la déraison vacille sur son pré.

Les fleurs souffrent sous la chaleur, muscles tendus, et chair et sel, les feuilles aux ramures, couvertes de chenilles et de papillons. Les hirondelles frôlent le toit, envolées, le voyant déhanché, tendu, sur son mollet, les rides et les cicatrices, temps passé en regrets et en cris, les pleurs sont revenus, et le partage froisse, tenue de soldat. Pourquoi faut-il que les amarres forcent, dans l'espoir et dans la cruauté.

Les géants tracent la route, ils rêvent la victoire à venir, pour les autres et le monde, sur le sentier qui monte vers le haut, détendre la fraîcheur et offrir le repos.

13 Juillet 2005.

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