mardi 11 juin 2019

Apnée.

mardi 18 janvier 2011

Apnée

.




La blessure gravée dans la paume de sa main
est le cercle plein de son existence océane
une incertitude à la frontière de sa pupille
un chemin sinueux dans le néant de ses nuits
océan qu’elle traverse en silence en apnée

Personne n’est là pour lui donner la syllabe
des jours nus et fragiles où sa respiration
cognait aux portes closes de visages obscurs
ces hiers tristes et liquoreux qui engluaient
ses mots purs dans la rivière de ses phrases

Petits corps d’oiseaux morts sous les feuilles
humus des paupières ouvertes au bleu du ciel
la matière est une offrande une trace écrite
petit signe de l’air qui grise l’œil de l’ange
écriture éphémère attachée à la rampe de l’hiver

Loin de tout elle effleure les lignes sombres
avec la certitude que la poésie ne meurt pas
son écriture est lumière au cœur des ténèbres
dans ce grand naufrage d’étoiles nait sa perte
en apnée elle plonge dans les abysses de la page

Mots fugitifs courant sur les chemins de l’onde
traits nets et précis tout à l’orée des phrases
ses enfants sont des anges venus des nuits de sel
ils portent à leurs cous des colliers de consonnes
des perles de voyelles et de vocables rondes



(Peinture : Paysage insolite (détail) / maria-d)

13 commentaires:

Kaïkan a dit…
J'aime ce texte Ma Maria, il me fait penser à l'origine de Kaïkan, cette femme muette, tombée aux cordes des filets de pêche en dansant... S' en suit une longue descente aux abysses, en biographie inversée avant de remonter à flot, la voix pleine, à la proue d'un vaisseau et chantant inlassablement à la face du monde ses chants d'Amour et de Liberté...Comme un clin d'oeil ...
Anonyme a dit…
Dans l'heur des laves précipitée
L'engrossée d'insondables mystères
Dans leurs occurrences sa retenue
Parfois jaillissante
jeanne a dit…
j'aime
j'aime ce détail de votre peinture
j'aurais aimé la voir entière
possible ??
un coquillage étrange
mystérieux
une spirale qui me fait rêver
Bourrache a dit…
-
Et restons sincères,
Faisons le tour.

Dans ce cercle,
Si et tant et trop parfait.

Où nous sommes.

Ni début, ni fin.

Où je - tu - cherche(s)
Un coin-refuge
Désespérément.

Encore et encore.

Et tourne, tourne la vie,
Et coule, coule le temps.

Le sang.

Sans laisser de traces.

Toi et moi,
Rien et tout.

Et toi sans moi,
Ou moi sans toi :

Pas de cercle.

Pas d'histoire.


(22.06.1986)
-

Lignes sombres
écrites.

Présages...
...prémonitions ?

Avérés.
-
" ... la poésie ne meurt pas ... "
-
Biz, ma Belle.
-
JJ DORIO a dit…
Avec Norge : "Si tu savais comme j'écoute"

et avec Maria-D qui cherche l'inspiration...en apnée ma modeste contribution

CETTE PART D'INCONNU



Un poème est une part d’inconnu

que les mots que l’on pose

et que l’on pousse un à un

sont chargés d’éclairer.


C’est une longue patience

une infinie discrétion

l’espace où un coup de poing

brise les châteaux de l’enfance

mais non son Utopie.


Aucun cadeau à recevoir

mais le don de choisir et d’agencer

les mots de sa révolte

réfractaires aux mensonges.

Les maux de ces Sauvages

qui s’adonnent aux pulsations

du Cosmos et de la Fable

de leur grande Création.


Puis on jette les feuilles

de nos papiers d’identité

Le poème nous parle :

c’est le moment de l’écouter.
ulysse a dit…
texte qui nous emmène dans un monde étrange au pays des escargots célestes et où les nuits laissent sur les paupières un voile de sel
Gérard Méry a dit…
Quel beau poème Maria, à lire sans respirer plongé dans ses abysses.
O a dit…
Le souffle est en vous, vous êtes habitée.
michel, à franquevaux. a dit…
Apnée,

(à la manière de michel, à franquevaux pour Maria-D.).

La main blessée en cercle est son existence, un océan d’incertitudes, au bord, sa pupille, dans le néant, un chemin traversé, la nuit en apnée.

Qui pour donner la syllabe aux jours nus et fragiles, sa respiration racle les portes, visage obscur, hiers tristes, elle encloue les mots au fil du livre.

Le corps est feuilles, paupières vives, bleues, au ciel la chair est une trace écrite, un signe d’air, un mot à mot éphémère sur la rampe de l’hiver.

De tout, elle effleure les lignes sombres : la poésie mourrait-elle ? L’écriture luit dans ses ténèbres de la chute des étoiles à sa perte, en apnée à fond de page.

Mots, sur le chemin des eaux, traits précis au bord des phrases, ses enfants, anges des nuits de sel portent des colliers, perles de voyelles, consonnes et voix rondes.
camille a dit…
Quelle force et quelle puissance
Le souffle coupé. Il me faut retrouver ma respiration.
Ce texte est très beau, douloureux dans la pénombre des fonds marins, mais paradoxalement la lumière luit là-haut à la surface de l'eau.
Je le perçois comme une épreuve, un dépassement de soi.

Avec vous en amitié

Camille
jeandler a dit…
Corne d'Ammon
flux et reflux du temps
les mots flottants
maria-d a dit…
@ Kaïkan... petite soeur retrouvée, comme un clin d'oeil.

@ Anonyme ... insondables mystères parfois jaillissants... et parfois restent mystère
cette engrossée me plait.

@ Jeanne... peut-être en allant vous promener par ces chemins y trouverez-vous quelque chose ... peut-être...

http://archivesdatelier.over-blog.com/

@ Bourrache... cercle parfait ou imparfait, l'essentiel est que la poésie ne meurt pas et nous rende éternels...
Une embrasse vers toi et merci pour le cadeau

@ Dorio... cher Dorio votre inspiration est une bouffée d'oxygène, quel souffle !!!! je vous en remercie.

@ Ulysse... l'étrange n'en finira pas sa spirale de la terre au ciel ...

@ Gérard... puis remonter et reprendre son souffle, ne pas oublier

@ O... oui, et cela me sauve.

@ Michel de Franquevaux... soyez-en remercié.

@ Camille...
"et la lumière luit dans les ténèbres
et les ténèbres n'ont pu l'atteindre"

@ Jeandler... merci beaucoup Pierre pour cette Corne d'Ammon... comme une introspection... un temps qui n'a de cesse de progresser, de se construire, de s'élever.
Derrière la vitre a dit…
Poésie,quand tu me tiens...c'est pour la vie! N'est-ce-pas Maria ?
Toujour du plaisir à vous lire.
à bientôt

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