samedi 15 juin 2019

Sortant, obscur.

Sortant de rien et quittant tout, on s’allonge, on reprend, on pense, on étire le fil, le fil en long, sur la largeur de rien à rien, tout est en place, tout recommence en sortant, en sortant sur le sol, sous le pied les pierres flambent, flambent, le long, le lent, le temps posé, le long sursaut, la voix tendue

on se prend à se faire des mystères, à chercher son ombre dans le reflet, la vitre tourne, le temps est lancé, le visage est calme, la peau est étirée, on se reprend et on espère, on y refait le chemin long, le grand élan, la joue en feu posée sur le devant, les cailloux tranchent, la peau est étirée, parfaitement

posé au sol, ô, sur le poids des pierres qui pensent, ils y sont bien, ils en retournent, le temps est clair et tout enchante, la chaleur, le temps long, le regard clair, la tête fraîche, malgré tout, malgré tout le poids si lourd, la peur tremblée, le remords si curieusement singulier, la vie est lente, si, lente

les yeux ouverts, la voix posée, le chemin ouvre, ouvre au soleil, aux nuages, ouvre les bras, cherche le temps, pose les yeux sur les cailloux et courbe-toi sur ton ouvrage, tu poses un a un les fils et les chansons, les vœux exaucés, la joue tendue au baiser, l’émotion, dans le regard noyé au soleil

à la chaleur, le vent est calme, le jour est long, les arbres penchent et frôlent le ciel et la raison, le pardon est en marche, sur le rebord, sur le rebord, il penche et berce ses paroles, il est arrêté par les feuilles, il est obscurci de pierres, une à une entassées, au chantier, aux murailles, des outils

pour la saison, du bien tendu qui le réclame, ô penchez sur lui un regard calme, un frémissement sans retenue, une expression sur les arcades, les sourcils froncés, l’œil plié face au vent, face à la déraison, loin, loin du sommeil, de la fusion, la peau tendue à rendre l’âme, le cœur pris sur le temps,

le cœur en transe, pour la chance, ô il se dit le temps est revenu de boire l’azur, de contempler une saison nouvelle, de feu et d’herbes sèches, de choses étrangement dites, de frisson sous l’eau, la vue est immense l’horizon est grand, le cœur est obscurci de volonté et de mots sans suite, perdus,

il y va, il y va, il est et il sera, en avant sur la rive, tout droit et sans retour, sa saison brûle, le cœur est calme, il faut, il faut se tendre et se pencher d’une pierre à un arbre, d’un souvenir à un calcul, d’un trop perdu à une rencontre de traces laissées dans la neige fondue, il rampe et il escorte

ses souvenirs et ses images, il plie, le poids est lourd, la charge est au panier, les fleurs séchées, du tas de pierre à la clarté, il est vigilant et sincère, il abandonne le temps au temps, le tiers au quatre, la ritournelle aux sensations, le chaud du vent le brise et se consume, il attend, il compte

sur ses doigts les oiseaux qui retournent les tas et l’herbe sèche, fleur éteinte, fleur fanée, il compte et ses doigts plient, il est tendu et noir, obscurci, sa main tendue fait l’ombre et tranche, il compte et ses doigts manquent, il en est à onze, onze, pourquoi, il est tendu sa main a tranché le soleil.

09 Juillet 2011.

1 commentaire:

  1. Un très beau texte
    merci - = - merci

    -


    Le rien
    le tout
    le fil s'allonge
    la pierre flambe
    le long
    le lent
    une voix de frange
    tout est mystère
    l'ombre s'effondre
    et on espère
    un bruit de verre
    peau de caillou
    et joue en feu
    reprendre
    refaire
    tout recommence
    parfaitement
    ...
    ..
    .



    ici

    ici

    ici

    RépondreSupprimer