vendredi 7 juin 2019

Hiver sans manches. 4










Au cœur l’hiver s’accroche, les roses sont plissées à l’infini, au gel, au vent, sont froissées sous les sanglots, dans l’abandon, dans le souffle franc, étrange et sans bruit. La rose au loin se fane, au clair obscur, à la fragilité, au plein sous les pas, à la fermeté. Les objets sur la rive sont suspendus et tranchés et ruminés et définis, sur le dos, sur le tard, et dans la nuit, le monde a basculé. La ferveur marche. 

La volonté sans faille est sans sujet. Sans rien qui luise, la terre meurt, le ciel efface les rencontres et ferme, ferme au jour la solitude et la grandeur. Il est étonné, au jardin les roses ouvrent encore, si près du froid, si loin du but. Le temps est en gel, la peau aux tranches est brisée, le poids des soucis, les fleurs écloses, le gel, le froid, le frisson nu sur la peau sèche, il sert, il contrôle la lueur au temps pesé.

La blancheur au règne étoilé, il l’évite. La ritournelle est encore à dire et à faire et à compter au temps nouveau, au temps lointain, à l’ombre dure la fermeté. Les yeux en transe, le poil luisant, les yeux en sang, ils arrachent les roses au temps, le cœur accroche les doigts étendus, le sang au joue n’arrive plus, les cœurs effarouchés au ciel, au temps perdu, le gris au front, la main tendue, ils se cherchent, ils se trouvent.

Ils sont tendus sur le gravier, ils tournent sur le même, ils dégrafent, ils sont comptés, ils sont perdus et ils se tournent, sur le front les fleurs froissées, les cœurs rompus, les souvenirs, la chair est terne, le col étroit et nul n’a vu, non jamais le géant espéré, le colosse tendu, les fleurs roses et blanches sur le grain de sable, il était tendu et joyeux et sans défense un sourire, une espérance et la vie est venue, il a brisé.

Il a tendu au ciel les yeux, au monde les mains, toutes les barrières, les hanches détendues et les regrets et l’interdit, il a vu dans ses yeux des larmes petites et sincères, comme une souris qui dirait au revoir, le fond est jaune, le temps est gris, les fleurs froissées et rouges et jaunes, les larmes de souris, un adieu en forme d’au revoir, et plus jamais ils ne l’ont vu, la chair est terne, le ton est triste, le géant est mort.

La vie joyeuse est perdue, le clair matin, les yeux fermés, les chants du printemps, le ton français, la roue immense et triste et perdue, dans les raisins, dans le temps chaud, il faut attendre pour y aller, il faut attendre et pleurer, quand tout est rangé, tout est rompu, le devoir accompli, ô sommeil qui m’a délivré, la lassitude est incomparable, le sel est répandu au front courbé, au cœur de l’hiver, le froid est accroché.

La chair est terne, les yeux du loup sont assagis, il n’est plus devant le géant, l’immense, le plus aimé, le bien tendu, il a fermé les yeux sur deux larmes d’adieu, en forme d’au revoir, il est riche de souvenir et il grandit dans la mémoire, il ferme les yeux, il revoit, il espère, il est libre, délivré et toujours fidèle. Comme un silence sur la montagne, il reste sur le dos, sur le front, il reste, il ne rentre pas, il est sur le nuage.

Sur le font, étendu et perdu, sur le sûr, dans l’étrange, vers les passions, la nuit, le jour, il s’enferme, il déclenche, il a compris, au ciel les étoiles, dans le cœur le savoir, et le reste sur le front, entendre et commencer et se donner des airs étranges de lumière et de nouveau. Du ferme sur le tas de braises, au ciel fragile, une merveille dans le temps, une silencieuse certitude, une infinie bonté, une contemplation oubliée.

Sur le côté, le monde est ordinaire, ordinaire, sur le tard il est fixé, il chante et commence, il finit sur le dos, le flanc est écorné, il se replonge, il donne des coups de mains dans le dos, dans le dos, dans le cœur, dans la vie infinie, dans le gémissement. Une goutte d’eau pour l’océan, la solidité, la fermeté, la morale sont incompréhensibles, une chose à la fois, une espérance, il lui faut donner, donner et s’émouvoir.

Une dernière rose, avant la fin, avant le temps fermé, avant. Le corps est décharné, il n’est pas devenu le géant.

29 Décembre 2010.


Avec Maria Dolores Cano, ici et .

1 commentaire:

  1. Il écrit, et transcrit à grands coups de couteau sa vie mûrie à point, sa chair qui se fend … et le grand tremblement.

    ici

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