Un soir d’automne mérité.
La pendule dans le coin, à côté de la fenêtre, existe pour elle-même. La vie commence. La sonnerie annonce le revers des choses, le destin file et croise. La joie grave la vertu dans le mur, la peur effraie les statues et glisse sous leurs voiles les signes de l’amour. Un cri de souris, palpite dans l’air et dans le vent, froisse le poil et le nerf, danse et meurt en s’inclinant. Le grand demande en renversant le torse et la langue, aimez moi, et aimez le service. Le plaisir signe la présence dans cet endroit de paradis de la sincérité et du partage. Les archanges se frôlent et rêvent du lieu où se décide si la croix est une affaire de conscience ou de pardon. La parole encore à dire et à conjuguer s’inscrit dans le cercle de la raison, s’entête dans le coin éclairé par la lampe. La vie consumée dans la braise, le feu du soir se retire et féconde sans savoir. Un peu de lumière entretient dans le cœur une folle espérance. Un désir sans fin, une boucle de satin, parent le destin. La vue penche dans le vent, la pluie, vers la boue.
Une houle dans le thym et le pampre, déroule un roman parfumé, court dans un carré d’espoir. Il entend une symphonie de flûtes et de grenouilles dans le jardin, tourmente de terre et de passions. Il faut jouer dans un râle de joie la musique de la perfection, elle se détache dans l’air et dans la lumière, sépare le métal et le vivant, la matière et une parcelle de conscience. Dire le désir, dans la ferveur, filtre les confidences sous la porte.
Un soir d’automne mérité dans le calme et la patience. Une lente exaltation fleurit dans le coin de la chambre où la lampe brûle et annonce le soleil à nouveau. Dans le silence des formes attendent. L’espérance finit dans le froid et le féerique. La vitalité et le charme, les rires sous le menton foncent sur la peau d’une rose qui meurt.
La joie du soleil et du souffle chaud bride un peu les yeux qui contemplent le vrai bonheur.
18 Septembre 2003.
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