Le verre est posé sur l’appui de la fenêtre, la solitude va bientôt finir. L’ouragan est prévu pour l’heure. Les oiseaux n’en reviennent pas, une voix forte met de l’ordre parmi les chiens. Le jour croise un regard que détend une lumière, qui tremble et fait faillir l’été.
La montée lente du repos à la vie coupe le mal à la racine, le fier et tendre ne dit rien, l’écume se rapproche de lui. Il est plus lourd que le poids de l’ennui, sombre pluie qui pèse sur la cage, cette ruine de la vie qui échappe. Ils se connaissent les oubliés du monde, les perdus.
La contemplation a sidéré la nuit et fait trembler sur pied le crieur fou qui compte des fantômes. Les enfants retournent dans le rang. Dos à dos ils s’en vont tirer le premier feu du duel qui arrive. La mort les délivrera des berceaux qui cerclent leurs habitudes.
Le soleil ouvrira leurs bouches à la raison, à la nuit, que le doute fait mordre dans l’instant. Le geste ébauché de battre fort l’enclume finit en caresse de roi, il faut essuyer cette tempête d’amertume, ce lourd embrassement qui étouffe l’été. Les chiens se taisent.
Ce matin d’espérance ressemble à l’amour, ils ont eu leur compte de rires et de partages. La douceur envahit une à une les âmes des forts qui ne voient plus rien. Le charme dénoue le fer et conjure le rire des jaloux. Il fait très beau ce matin sur ce coin de la vie.
19 Août 2003.
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