La nappe étendue prolonge le festin.
Sans conditions, ni remords il faut finir le plaisir. L’essentiel est dans la construction. La pluie bouche l’horizon, rallonge la route et tend l’angoisse de celui qui prend les armes et se tourne sur le passé, la voix brisée de larmes, sur sa vie dans les fossés d’un théâtre d’infortune, la vie l’ignore et ne dit rien.
La main tremble sur le cou des animaux hantés, la volonté heurte la bouche, les ombres effrayent les enfants. La joue se tend et retient le vert des branches ramassées dans un coin de la terre, là ou le vent du soir étale les cheveux, il maraude. Le sable chante le retour de l’été, de l’ardeur et de ceux qui s’épouvantent d’un rien.
Sur la mer, il y a les mots à caresser avec les ombres de ceux qui sont partis enfanter au loin. Leurs regards se reflètent sur les eaux dans le vide, et cernent les marins qui boivent le sel de la fureur, battus par l’oubli. Il palpite le cœur qui commence, qui finit les choses dans le bruit, qui mord dans la joue de la vie, recueille encore les larmes et les rires de l’enfance et pose au feu, l'ivoire calcinée. La chair tend la soie et la dentelle des assassins, ils pleurent jour et nuit. Il faut boire à la source ce rang de perles et de fruits, des rayons l'entourent de sable couleur de cheveux, la nuit le réveille et le matin le fuit.
Les escaliers mènent le regard de ceux qui aiment. Ils tournent à l’endroit où la mer se retire et font jaillir un rire de sueur qui éclaire leurs vies. Il faut tourner sur le chemin qui va de l'ardeur au trépas et dire en se cachant de la foule, le verrou est fermé, la clef est jetée, le retour est incertain, le soulier se coince entre les galets et les joncs.
29 Décembre 2003, 8 Février 2005, 21 Octobre 2017.
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