Il passe loin de la route, ce pays qui choisit la brume pour veiller le repos des rives, mordues de soleil dans un lit sans défaut. Les enfants portent sur le torse la corne des taureaux, pointe de noir et d’amour mêlés sur la pervenche des yeux rayés de pleurs. La vie se dilate dans la plainte qui lève haut le front des animaux, un appel à la conquête, plus haut que la corne, s’enfonce dans un flanc offert. La plaie est vive et rouge, son odeur incite au plaisir et à l’immortalité.
Le rêve de lune traverse le ciel noir, cette nuit reste un mystère. Une fleur dans la bouche et dans le dos, les enfants filent. Le courant d’air sous la porte donne à ceux qui passent un reste de l’amour qui l'a mis au monde. Entouré de perles et de miel, le regard est un éclair qui assouvit la soif, il se presse dans la boue du marais, dans le clapotement d’une eau salie que la terre refuse et qui reste longtemps après la pluie. L’instant, le rire, le partage fatiguent ceux qui boivent le lait de la patience et mangent le sel de la route. Leurs mères les enferment pour appendre à user du jour, pour écouter le soir. Des baisers cajolent les trésors qui rient de confusion.
La déraison est un abri pour l’âme des héros. Ils sont revenus forts des rives, ces hommes de passage qui mangent des raisins et crachent en l’air les pépins et la peau. Leurs vêtements noirs, la fièvre qui désole, les rêves de grandeur, les deuils les emprisonnent. La révolte des passants lance une malédiction, la route boit les restes de la pluie tombée trop tard, c’est un aveu qui cache la vérité. Il faut refuser le cours des choses et craindre le retour des vanités.
Les herbes se dessèchent sur la route, la joue que l’on offre est un combat perdu sans le battre. Il est un temps terrible, celui de la confusion qui vole le droit du vrai et du sincère, les maisons se privent de l’oubli. Les cailloux du ciel brillent comme des âmes tristes, ils font sans le vouloir un mur, une barrière de courage, un fossé d’eau de pluie qui protège du vent.
27 Octobre 2003.
Le rêve de lune traverse le ciel noir, cette nuit reste un mystère. Une fleur dans la bouche et dans le dos, les enfants filent. Le courant d’air sous la porte donne à ceux qui passent un reste de l’amour qui l'a mis au monde. Entouré de perles et de miel, le regard est un éclair qui assouvit la soif, il se presse dans la boue du marais, dans le clapotement d’une eau salie que la terre refuse et qui reste longtemps après la pluie. L’instant, le rire, le partage fatiguent ceux qui boivent le lait de la patience et mangent le sel de la route. Leurs mères les enferment pour appendre à user du jour, pour écouter le soir. Des baisers cajolent les trésors qui rient de confusion.
La déraison est un abri pour l’âme des héros. Ils sont revenus forts des rives, ces hommes de passage qui mangent des raisins et crachent en l’air les pépins et la peau. Leurs vêtements noirs, la fièvre qui désole, les rêves de grandeur, les deuils les emprisonnent. La révolte des passants lance une malédiction, la route boit les restes de la pluie tombée trop tard, c’est un aveu qui cache la vérité. Il faut refuser le cours des choses et craindre le retour des vanités.
Les herbes se dessèchent sur la route, la joue que l’on offre est un combat perdu sans le battre. Il est un temps terrible, celui de la confusion qui vole le droit du vrai et du sincère, les maisons se privent de l’oubli. Les cailloux du ciel brillent comme des âmes tristes, ils font sans le vouloir un mur, une barrière de courage, un fossé d’eau de pluie qui protège du vent.
27 Octobre 2003.
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