lundi 16 octobre 2017

Automne II, II/III.

Automne II.


Jour d’automne.

Un mal dans la tête effraye celui qui regarde la lumière et rince sa peau dans la vapeur du petit matin, l’œil noué à la vérité. Le corps tordu sur la couche, brisé contre une paroi, la vue dérange le portrait. L’entrain gouverne et ordonne au jour de paraître, racle la gorge, la vie avance. Les musiques un peu oubliées, qui furent de l’âge de la révolte, bercent le gouvernail.

Le pied souffre, cette tête se lamente et connaît l’étendue du désastre. Le cœur se prête au sacrifice. Les enfants seront dévorés et ils dévoreront les plus faibles. La vie déménage, la souris file dans le lointain, cette tête se dérange, cernée par le vent. Les pieds sont froids et le soleil ne vient pas, la vertu pousse à l’élévation, mais tout traîne sans éclat et sans panache dans la tiédeur terne de ce petit matin, rien ne vient.

Les confidences du soir sont oubliées, la tête éternue, un hoquet fait frissonner les rives du courage. Le mal tordu sur ce plan de sacrifice, la liberté gagnée et perdue à quitter les habits du rêve. La vision de cette déchéance affecte. Les imparfaits se lamentent et pour toujours gémissent leur histoire et leurs incertitudes. Qu’il est loin le coq qui chante, ce petit jour étreint les frayeurs et les doutes qui s’étalent dans la chambre et sur le champ de bataille.

Il est encore à venir le temps des cerises et du sucre. Les ombres insistent, les horreurs se détachent, leur horizon se mêle au jour qui blesse et qui remue. La tête et la gorge faiblissent et inondent la journée, d’une bataille de gamins qui défoncent sans le savoir les derniers remparts de la digue et dansent autour du fleuve noir. La silhouette du chat dans la rue détache le dernier coupon du traité qui autorise enfin la venue dans le jour arrivé.

25 Septembre 2003.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire