mardi 12 mars 2019

Dans son décor.


De loin, éveillé tôt, il s’enchante, se compose, il compense et gratte le sol, la vie est là, simple et tranquille, il rêve de batailles, de carnages, il chante pour lui seul et se compose, son décor est tranquille, sans rien, il dépasse et il regarde mieux : quel chantier, quel carnage, les tomates, les vignes, tout est rouillé, il se désole, il se lamente, « Care selve », ombres heureuses, je cherche, je cherche et je ne trouve, où sont ils, où sont ils, les courtisans, les embarqués au soir, au clair, à la lune, enchantés, débarqués, déconstruits, il les pleure et les remonte. Une surface est abolie, un cercle tordu les enlace, ils sont perdus au fil de l’eau, ils se balancent, ils attisent le désir toujours.

Ils sont prestes et ils avancent sous les feuilles, ils se délectent, ils sont posés sur des planches, au rebord le toit est trop haut, la vie les cache, ils tirent au ciel des bordées d’angoisse et de volupté, ils se dénoncent, ils agitent tout et rien ne tient, ils se débusquent.

Le ciel est bleu et cette nuit ils ont bougé, ils ont tremblé, ils sont venus tirer des larmes au rebord, le toit est bien haut, la lune les attirait. Ils avancent, ils comptent un à un les brins de vie, ils se déplacent, trop de trop, trop haut perché, le cœur au bord, ils ouvrent grand l’intérieur de la bouche, ils sont des milliers et envolés et ils ouvrent bien grand l’intérieur : la gorge est ronde, ronde, ronde, ils filent les sons sur le pavé, leur sol est tenu et fragile, ils se lamentent, « Care, care selve, ombres heureuses ». 





Dans les bois, sous les arbres, je cherche et mon cœur et ma voix, je te cherche et je t’appelle et tu jouais sur le sol, les chats s’engagent aux gouttières, les arbres noirs sont suspendus, il joue et les animaux se désolent, l’enfance perdue est perdue, il se retire, il lance au ciel, au sol, partout, la note claire, le bon silence.

Il est d’or et d’azur et de sable sur les attaches, le sol est dur, le pied rentré, il commence et file, file, le sol perdu, l’air avalé, il boit des soupçons de rosée. Il est perdu, la fleur est noire, il file un son si clair, trop clair, perdu et les attaches dégagent, dégagent, il est au filet sous le temps, il percute la ritournelle, le sol est dur, il frappe fort, le pied est lent, le cœur est effarouché.

Perdu, noyé, tari, perclus de soleil et de larmes, il tourne au ciel un regard dur, qui sont ils tous ceux qui repassent, il est engagé dans la joie, il est au front dans sa bataille, il chante seul dans son décor et tous ils passent et le dépassent, il n’est pas sur le pont et ses armes sont silencieuses, les gens passent au loin, il compte ces étranges pèlerins, ils sont venus, ils sont tremblants, ils dévident et font et font au sol une empreinte nouvelle, un regard plus clair et plus long, ils inventent des promenades, vers le trésor, vers l’infini.

Il est conteur des rires, il ferme au ciel son œil, il est posé léger, léger, le ton est clair, l’âme est ravie, le poids des choses s’envole, il ferme un sourire sur le beau temps, la conscience, la vertu, sa raison, il est une illusion entière, il parle seul et prend tout l’espace dans son temps, dans son temps.

Un mur de pierre toutes égales avec une griffure, il faut que la lumière y passe, il faut révéler la chair des choses, pierre posée et posée, elles sont une et une encore, il perce un secret et tourne rond sur son chemin, dans son décor, dans sa raison, dans le vif, le tendre, le jour est éclatant, il perce une muraille, les nappes ont volé au vent léger, à l’âme claire, il marche et il est posé dans son décor, dans son mystère, il cherche les battants, il sonne une cloche et encore il perd le pied, le temps, le vol.

Le son est pur, l’âme est ravie, il est posé dans l’air du jour, il tire sur le chemin même une espérance, les cailloux transportent la vie et il aime sentir le sens des choses. Il est transporté, transpercé, il se retire, il effleure le clair venu, le clair compté, il file, folles, une note après l’autre. Ils étaient en pèlerinage vers le veau d’or, vers la saison la plus noire, la plus noire, ils avancent et tout, il dit.

24 Juillet 2010.


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