lundi 25 mars 2019

Et sa mélancolie.

Absolument, intarissable, tu avances vers le sommet et étends et déploies ta mélancolie, les frondaisons en touches claires. L’instant est perdu, insupportable à la volonté, tu es effarouché et tu voudrais convaincre, sentir et poser au toit du monde un filet de larmes et de cailloux.

Tu frémis, tu te penches, tu exposes à la suite dans le temps, le respect et la démesure, si bien fondés, tu es en fraction, tu es coupé du monde et du reste, le temps est bientôt venu, tu vas vers le partage, la réflexion, le dire pour le faire, le poids des ans aux épaules, en fond, la volupté.

Au fond tu es sonnant et tu ébauches, tu évacues et recommences, tu es posé au toit du monde, un filet de larmes sous la main, tu perpétues, tu administres, pèses, coupes, et comptes le poids des ans sur les épaules, les remerciements, le doute, la défiance, tu ne peux t’offrir le repos.

Le poids des ans sur les épaules est trop lourd et la jeunesse est une fuite brillante, et de l’oubli permanent, tu recules et tu devances, ton avenir est une charge et tu as coupé ton fardeau en deux parties, bien trop, bien trop égales, il est défait, tu reconstruis un poids, un autre, aux autres.

Tu abandonnes, tu n’offres pas le repos, tu es perdu, tu recommences, sur le repos tu abandonnes, tu reprends, il faut du goût pour les choses, il faut du temps à ce mensonge, la traîtrise pour le sommet, tu es perdu, où est le refuge, on se dit, on complète la nuance entre le jour et la nuit.

Tu cherches et poses un fardeau noir, si lourd aux épaules, une évidence sans regrets, tu es figure et repentir, tu es outrage et désobéissance, tu es refus et abandon. Retourne, retourne, fuis et rampe, tu n’offres rien ni repos, ni calme, ni abandon, ni volupté sincère, tu n’offres rien, oh non.

Prends tout pour toi et recommence, tu es menteur, tu es lâche et fourbe et impatient et tu remplis ton âme de cailloux, tu poses au ciel une image sur l’autre, et tu refuses à ton pareil, à ton semblant une minute de sincérité, un moment de calme, sans rien forcer, un moment de calme.

Sans ornement, tout de lucidité, où est ta lumière, où est ton propos, es-tu propre, sens-tu bon, es-tu en évidence, il faut poser ce poids, les ans se déchargent des épaules au toit du monde, tu regrettes et tu avances en regrettant, en regrettant chaque pas, tout est silence et rien ne repose.

Tu es effarouché et n’offres ni larmes, ni regrets, tu es attentif au poison, au noir, à l’oubli, tu reposes ton sac, ton semblant est ton apparence, tu frémis et ne donnes rien, il faut, il faut finir ce poids d’orage, il faut abandonner ces déraisons, il faut, si ton semblant est ton apparence.

Il faut charger de plumes et de gaieté le temps qui reste, le temps à perdre, pour gagner, et confondre une main dans une autre, un cœur perdu dans un cœur volé. Il abandonne ce souffle étrange, il abandonne ce fardeau sur la rive, et il faut se poser sur la rive et comprendre.

La liberté, le repos, ce massacre est inutile, la proposition est tentante, il faut abandonner un mot, un autre, il faut fermer les portes et ouvrir les cœurs et la pensée, il faut remettre du charme et du soyeux sur les épaules qui te tentent, il faut abandonner le masque, il faut du charme.

Au tragique se refuser, il faut commencer et dire non, non, non, je ne te perdrais pas, je te retrouverais, tu seras là et moi aussi, nous y serons, au jardin clos, au gouffre étrange, dans l’abandon, dans la lumière, sur le devant, dans l’inutile, dans la pensée perdue, il faut trouver et refuser.

Il faut se répandre, il faut arroser nos vies même, il faut effacer le soleil, noir, il faut dormir, il faut rêver, il faut entendre, il faut abandonner le sommet, il faut conquérir le temps et il faut être fort pour tout, il faut arroser nos vies même, il faut effacer le soleil noir, il faut en rêver.

02 Août 2010.

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