mardi 19 mars 2019

Tancrède.



Tancrède passionné marche dans l’escalier, il volte et se conforte au grand vent de l’éternité, il passe, passe le bon Tancrède, il recommence une marche sur l’autre, un bouclier avance, au devant, sur le sol, il raye la verdure, il détruit, il arrache où donc va-t-il si vite, passionné et allant et sûrement sincère, il cherche et se compose une attitude acceptable, un regard lourd, acerbe, une toile sur le devant, il cherche et trouve, il traque la suite : les choses revenues, perdues, oubliées, revenues,

il efface au sol la trace de ses pieds, il est mouillé d’herbe rosée, il est perclus de marches longues, il se défait de son panier, il posera au sol son heure, son trésor, le temps venu et perçu, il arpente le sol, il remonte son escalier, il est une figure du partage, il monte et remonte et son sourire est triomphant, il vient, revient, il tournerait si les marches tournaient, il ombrerait si la lune évanouie était encore sur la place, il fond, il arme, est-ce un poids, une vengeance, il ramène sur son devant :

les habits neufs, les habits lourds, il est en difficile épreuve, le noir est venu, il n’est plus d’ombre, il n’est plus de temps, il marche seul, il monte, il descend.

Il est passion et porte loin le regard, il est vif, il mesure d’un œil à l’autre la lente et suave, suave, construction, un mot, un autre, une figure, une forme, une idée, il est descendu, il respire sur le devant, dans l’escalier, il tournerait, s’il tournait.

La poussière, le temps, la figure, les ombres même, le regard noir, acerbe, la bouche ouverte, il est compliqué et passant, il change bien, il recommence, il ne finit rien, il reprend, il tournerait si tout tournait, le toit, le pont, la vie entière, les fleurs coupées, les rubans au cou des animaux sauvages pour la fête, un sacrifice de plus, il est brigand et solitaire, il marche et remonte une marche encore, un pied devant, encore, les ongles nus, il est perdu dans sa mesure, le temps, le temps compté,

la bouche ouverte, le rien autour du poignet, il compose une figure, un grand regard, un air gentil, un peu perdu dans son aventure, perdu et reconnaissant, il cherche la clé, il est frémissant et sérieux, un rien pesant sur la marche, gentil, le bois grince, il explose sur le devant, un pied levé, un pied moins lourd et tout serait parfaitement à sa taille, non, ne rien en dire, ne rien en faire, n’avoue jamais, ne parle pas, laisse à l’ouverture dormir les évidences, dans l’escalier rompu, les écheveaux,

la laine absente, il file entre ses doigts des fables, des bouts rimés, des équations un peu plus tendres pour comprendre, pour remarquer, pour résoudre et ne pas perdre, ni temps, ni lois, le rien est bien petit, petit pendu aux poutres hautes, un destin, une envie, il est debout dans la nuit, il ne voit plus ni lune, ni saloir, les enfants dorment, Saint Nicolas viendra plus tard, Tancrède est debout, le taureau noir, une évidence, l’effleure et passe, le blanc est trop blanc, le noir ne se remarque pas,

il reste un souffle, il est monté sur la barrière, le taureau tourne, il attend, il est venu d’un rêve à l’autre, pour dire, surtout, surtout, dans l’escalier quand il n’y a pas de vent : ne faisons rien, ne faisons rien, Tancrède est roi et éphémère, il couche et il recouche un mot dans la tête, sur le panier, il est rempli d’images et d’idées, il tourne autour de l’histoire, debout la nuit sans lune, le clair posé bien loin, pour ne rien voir, pour oublier, la peur qui est déjà passée, taureau noir, une évidence.

Dans l’escalier un jour il tombera, mais bien plus loin, mais bien plus tard, monté sur une poutre, la peur noire, les dents vertes, elle l’effleure, elle est là, il pense fort, il respire peu, le noir est mis, le taureau passe, il est retourné, il s’en va, il est monté sur la rambarde, il flotte, il découvre son temps, un air pincé, une joie obscure, il est fin, il file sur le toit, ce Tancrède passionné, il enchante.

29 Juillet 2010.

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