dimanche 17 mars 2019

Son toit.

Et dans le cœur comme une perle qui résonne et défait unes après les autres les peurs et les tourments. Il tourbillonne et accroche, le vent, l’espoir : une perle dans le cœur, un jonc sur la joue, il se retourne, il enjambe, il va fort, il est centré et une et puis à une, il ne sait quoi, il file, il file. La joie vise et chante, en voici l’un, en voici l’autre, il tourne et il brise et sa chaîne et le temps, le ciel est revenu.

Au toit les oiseaux tournent, ils posent les pattes sur les tuiles, la neige y fut lointaine et éblouie, perdue dans un jamais de brume fine, dans un temps clair qui rentrait par la fenêtre, dans l’air, dans l’eau, il brille et claque le serment maintenu, la vie renouvelée, la peur abandonnée, il enchante les yeux, il coule sur les âmes le bon temps qui passe. Le saint du jour, le patriarche, il compte les fils, il déroule.

Il tire sa balance, le temps est clair, la vie est lente, il est attaché sur le vent, il souffle un air vers le soir, finissant, finissant, il dépose au toit une à une, les pattes griffées des oiseaux, la perle dans le cœur, la vue sur le devant, le cœur enrubanné et il se joint à la présence seule et forte : le beau temps est à l’aise, il va devant sur les tuiles, le toit est suspendu, les fenêtres chantent, il est à l’abandon, la brise est levée.

Le cœur souffle et se tend, invincible, invincible il cherche et retrouve de la joie. Le beau, le bon, les sentiments heureux, il mêle et compose, tout est vivant et tout est joué, les tuiles sur le toit, la neige envolée, les rumeurs et les oiseaux ils piaillent, ils sautent et joignent une tuile à l’autre, un : rendez vous, un : rendez vous, à point, au point, on fixe les barrières, le temps est en attente, il avance un œil à l’autre.

Toujours joints, toujours unis, réparés, transfigurés, les parfums font, font. Il frissonne, il étend au loin sur le devant, le regard, la vie tourne au tranquille, il est à point, il nomme les choses, on se déplace, on s’affirme, il signe ici le renouveau, la vie est transportée, le ciel est là si, si, il en a envie, bleu et calme, et sans rupture, sans rien pour nuire. Ô, viens, venons, venez, il transporte, il se détache des choses.

Dans le vent, sur la lune perdue et retrouvée, il se détache et tend au ciel une plume, une feuille, les riens oubliés, les liens éloignés. Il défait, il contemple, sa prise est bonne, le fardeau est posé, la vie balance au calme, au repos, viens, venons, venez, transporte nous et éloigne le plus puissant : le mal venu, la vie sans habitude, la raison et la vertu. Le cercle, les passions sonnent au ciel, les nuages tournent.

Le fil est détendu, la voix repose sur le cœur, un sur l’autre, il est fendu et en attente, il a sur des coussins des heures et des dents. Le temps posé, le temps venu il se déclare, il se contemple, on reprend le fil et sans histoire on se cherche et on trouve le délaissé, le lointain les absents, il y a un parfum de victoire, de poids du monde oublié, de vie sans cascade, de tourment délacé, il est posé au toit, son monde.

Il est une figure, de cire claire, de peau lavée, de rires éloignés, petit oiseau posé au bord du toit, un bien jeté sur le devant, il peut le prendre, il est en avance dans son éternité.

28 Juillet 2010.

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