samedi 3 août 2019

Chanson à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme.

Verse au front une couleur, une éternité, une règle, porte les mains aux yeux et les ouvre, clairs et ronds. Ceinture et froisse le vêtement, dispose de tout, ferme, ouvre et regarde, il est tard venu, le temps est implacable. Tu te déposes et te serres, au sol, tu cherches, berger fou. Remonte l’escalier à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme.

Et défais ton col, il est trop chaud le ciel, il est trop grand l’espace, le feu vendange et racle les âmes, la vie est étalée et tu cherches. Tourmenté, nourri d’âmes, de cailloux, armé de serments, de griffes, tu es le vide et tu jures, chantes et sautes un toit l’autre, tu pinces de sel une étoile. Griffe et tourne à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme.

Le temps, sous les arbres, coupe l’herbe brin à brin et une pensée après l’autre. Il se comprend, il se voit, il est perdu, il commence et il cherche, il inscrit dans le repli comblé, dans la pente, dans ce qui sera oublié, oublié, il ne peut rien, ni en plus, ni en moins, et c’est pire et meilleur et il se donne à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme.

Des règles et de l’or, le temps est bien en haut, il est assis, il ouvre grand les bras, grand la bouche, le cœur tourmenté et perdu, il est à étouffer, à rayer l’eau, au temps d’un homme sans histoire, dans l’écriture perdue sans intention. Sous les arbres, dans la clarté, dans le nouveau, il penche à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme.

Il gratte un nom, un autre, au mur, aux portes, le doigt est relevé, la boucle est ouverte, il sait et bien écrire et compter et il donne du temps aux hommes sur la rive, il se tourne, il visite, il voit. Il dévore la main qui nourrit tout et défait les lignes, une après l’autre, un temps pour tout, un temps à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme.

Pour tout, pour la bonté, la beauté, le partage et le sourire ému de ceux qui ne croient rien pour eux, un simple geste, une caresse de vent, les yeux écartés, la peau sans écume. Il sort, il rentre, chez eux tenus et fiers, il compte pour deux, le clair, le jour, le sage, le pénible, et les émotions à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme.

Souveraines, les casques déposés, les armes, les armes, la volonté même, la trahison, il faut tout oublier, replier les choses dans tous les sens et compter les abîmes, les outrages. Sans rien devant, sans rien derrière, il se pose et faut-il encore y venir, faut-il raconter ces mensonges faut-il encore à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme.

Se noircir, où en sont les absents, où en sont les cailloux, ils se prennent, ils s’invitent, ils se chantent, où est le fil, où est la voie, ils se reposent et s’enchantent, la combinaison est entière : un plus un, plus, plus deux, plus quinze et au hasard et sans compter et sans mettre le pied, ni devant ni à côté à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme.

Sur la vie, sur les membres, sur les regards jetés, sur les combats, les yeux au vent, il se donne et s’impose et se déplace vers le soir, une vie marche vers son plein, le midi est-il juste, la volonté est-elle suffisante, il se remplit de temps et d’espérance et de deuil et de révolte même, la vérité à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme.

Les grands bonds, les remèdes, il a comblé le vide, il a vaincu la peur. Il sera calme et il sauvera tout, à toute volonté.

04 Août 2011.

2 commentaires:

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  2. Chanson à l’herbe, au soupçon, au froid, à l’âme.


    La couleur est de sable et d’herbe parfumée, dans l’arête du temps un cercle ouvert en frise surannée. A sa taille un anneau, un œil peint à la pupille ronde. Griffes limées, ombres d’un été, folles journées aux genoux rapiécés. Dans un coin de la chambre une vitre brisée, peau de l’âme aux sourcils arrachés.


    Cou serré, ciel en pleurs, grandes lignes de l’été, le soleil suit la rampe et marche sur un pied, la vie est détachée. A son front une fleur, une pierre incrustée, une racine de l’âme, un épi de l’été. Une chanson, une missive à l’étoile accrochée, une étoffe de lune au ciel des opprimés. Une herbe au goût des prés.

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