jeudi 15 août 2019

Ô, pied meurtri.



Ô, s’enfoncer, dans la terre immense, compter et reconnaître, le jour laissé aux limites Clôtures, fenêtres, enfin libres, pour la brise et le calme revenu, la fin en soi des choses et du temps, il reste le chemin, il reste l’aventure, le grand poids du vide sur les épaules et le retour, le jour de l’éternité sur la main, les doigts tachés de pollen.

On imite, on regrette, la vie coule et les abeilles lisent d’une fleur à l’autre le sens et la beauté, cachés, il est unique et caché le sens de ces choses, le poids sur les épaules, un vide pour un œil, une plainte dans le cœur, la vue au loin, vers, il connaît, il connut.

Connaissait-il toutes choses, et vivait-il dans l’attente du bien, il est heureux, il court au loin et devant, il avance vers la liberté, il démonte les constructions, il couronne le temps de saccades dorées, de sucre et de cailloux, il force et il passe, et s’enfonce, la terre est immense.

Il osera l’infini, le matin perdu, la parole pour conforter, pour lancer plus loin les yeux et pour comprendre mieux encore, ô temps fini, ô temps voulu, il cherche entre les feuilles, des ordres, des raisons, des aveux, il abandonnerait le mystère.

Il fuirait la vie, tout matière vue, tout sujet déplacé, toute ouverture sentie et il exploiterait, et il exploite une parole, et une autre, au devant, il a ouvert la vie, il a marché sur le sentier de roche brûlante, de sable, d’erreurs et de remords, tout est perdu, et dans l’ordre.

La chose perdue, la parole qui rend fort, la passé et la simplicité, au devant, tout est devant. Dans la chaleur le temps passe devant tout ce qui est jour, l’espace est vide, il y aurait de la sensibilité, du bien posé au bout de chaque doigt, des erreurs et des remords abandonnés au temps.

Il est complice et partie du temps qui vole et suit chaque abeille sur chaque fleur et son parfum, le calme sens de la vie en avance, au devant. Le murmure, le soupir, un souffle déposé au bord des lèvres, dans le parcours en avant, la vie simple, la vie tranquille, le soleil haut, les roches sèches et chaudes.

Il va sur ce contour, il tire un pied, un autre et une parole pour un pas, il le faut, il croit, les pieds posés plats sur les rochers, les yeux perdus dans l’eau qui passe, il tourne et se meurtrit, il courait. Ô, si seulement il pouvait.

En avant, la vie déplace les repères, défait les certitudes, les bornes ont versé et ne tiennent, il est penché, il est en haut, il compte les pieds, les fleurs, les abeilles, il voit au loin les pas plus lourds, les jambes sourdes.

Dans la terre immense de sable et de rochers, sur le devant, dans l’herbe sèche, les épines arrachées au cœur, une auréole pour sa tête, un air connu, une silencieuse clarté, la vie le lance, il se complète, il a pleinement consenti, il est pleinement dérouté, il cherche et tourne, il console son pied meurtri.

L’âme à ravir, le temps résolu, les mystères dits, la face au soleil et rouge et contente, il est un sourire, un baiser, une intuition, tout va dire, tout va parler, les yeux obscurs et l’âme ouverte, il revient, il a obéi, il a compris le poids, la force, le chemin grandit le marcheur. Il touche la certitude.

Ô, temps, ô fleurs, il en abuse, il s’en abreuve, il tire, corps perdu, une erreur d’un geste vague, il tire et reconnaît, le temps est à traîner, il faut tirer et remplir au plus vite. La liberté est un seau à remplir, il frotte et lisse son pied blessé, il a trop marché dans les fleurs.

16 Août 2011.

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