dimanche 11 août 2019

En écheveaux rompus. I, II, III.


I

Il faudrait bien un regard encore sur cette trace, des écheveaux, des lignes régulières sur le dos, sur le cœur. Dans le sentier perdu, avec la voix qui affronte le temps, surtout, et sa splendeur, il faut arroser et comprendre. Le mal est déposé, le rouge est ôté, les pieds au sol, et le visage au soleil dans sa hauteur, en cadence, à l’instant, sur la main, dans le silence, avec la vérité éblouissante au retour.

Du grand, du généreux, de la solidité, du bien pensé, du bien posé, au sol, sur le sentier, dans la boue sèche, dans le fracas et dans la tourmente, au vent levé, le vent, il est au déhanché. Il est à la surface dans un coin sombre et reposant, il cherche et se trouve, il avance sur les marches, pierres sèches et buissons durs au pied. Il écarte et pousse une branche, une branche pour la certitude, une épine sur la peau, dans le cœur le mal te mord, il est saisissant.

Une vie pour une bourrasque, un sermon pour les branches cassées, pour l’étendue du silence. Poussière fine et boue séchée sur les pierres égratignent la peau du pied, et grattent, grattent, la tête, les cheveux rompus, défaits sur le devant. Dans l’âme, un cheveu simple, un fil sur le reste du corps.

On se balance, on se refait, on se contemple au miroir, l’eau est calme, tout se retient, tout se déclenche, certitude, volupté et temps, comptés, et pied brisé de fleurs mortes et noires d’insectes, rouges de colères. De certitudes, mêlons nos cœurs et nos âmes, jouons aux plus forts, aux plus grands. La vérité sort de l’ornière, le souffle court, le souffle court.

Un regard porté hors de l’horizon, de l’attente, au clair soleil tendu sur la poussière. On se replie, on s’époumone, on est effarouché et conquis, le sol est dur mais on se couche, le ciel est mort aux parfums durs.

Dans la pente sèche et grise les pieds glissent, le sable roule sur le devant, on avance, on se retourne, on est plus fort, un regard simple, une certitude, un avis donné et reçu, on a guidé, la main est sûre, le regard compte et dicte une phrase et puis une autre, on se retourne, on cherche, on trouve.

Les pieds grattent le sol, l’eau coule et séchera un corps rompu si fier porté. La vie offre et offre des victoires, des certitudes, si je le veux, si je le pense et ce moment je réalise et je suis ici face à face, le devoir et l’envie, il faut choisir et choisir, et le choix est autre.

D’un œil on guide un désir fou, tout marche, tout va, une lueur pour guider le troupeau, bergers de lune, et regard. L’espèce parle, les rois avancent, ils sont portés de certitudes, ils sont présents et forts et sûrs et leur œil guide et leurs mains tremblent, ils sont encore au commandement. Un écheveau d’herbes sèches, des yeux qui cherchent et qui trouvent, un nez qui souffle, ils avancent et se recueillent, ils ont gravi, ils ont compté, un pas, un autre, ils évitent et désespèrent.

Le reste, les erreurs, ils corrigent, ils acceptent, ils guident tout d’un œil, d’un seul, le nez, la tension, la peau, le soleil et l’ombre.

Ces petits, petits enfants, ils se déhanchent et ils y pensent, ils sont conquêtes à tenir. Le refus simplement, la règle est là : le jour dicte le jour, la nuit viendra, la lune et sa clarté, ils osent dire, vive, vive la lune et sa clarté, et vive les yeux perdus à tenter, à essayer de refuser pour le plaisir l’obéissance, la vie régulière.

On appartient, on vit, on pense, les écheveaux rompent. 

II


Nous chanterons votre valeur, petits oiseaux perdus. Sur le rocher ou sur la sable, enfants écartelés, défaits et craintifs, vos yeux se voilent, sur la terre, de biens perdus et d’arbres en fleurs, vous espérez, vous offrez votre courage, vos évidences, vos regards clairs, la confiance dans la poitrine, à l’aube, au jour. A la pointe le désir mord le charme étreint.

Sur le sol, sur les herbes sèches, sur les sentiers, dans les épines, vous y êtes et vous tenez un pays vaste, des conquêtes, des biens rendus, des évidences.

A l’ouverture, à la dérision le regard clair la bouche sèche, vous y venez vous êtes des outils au repos, le vent est dit, le jour avance, la vie se lève et vous osez et vous osez, l’effarouchement. La main au sol, nous passons, vous voyez. Au temps clair, à la certitude, la brise fraîche la douceur vous êtes et nous passons, vos soupirs effraient les oiseaux, d’une ombre à l’autre, d’un cœur aux yeux du retour et à la parole vous êtes posés sur le haut, tout en haut, tout grand, tout en avance, vous y serez un autre jour, vous y ferez des rondes, des danses, des éclats de vie à l’entour.

On se repose, on y pense, nous, nous y sommes et pour toujours la vie y va et vous lancez un œil, un autre, d’une joue à la vérité, la blanche écume, le tout donné, le bien reçu, vous prenez, vous donnez, vous êtes, nous y sommes et nous passons dans vos jours, sur le devant, sur le derrière, tout est à prendre et à offrir, la main se lève, la main tremble, la règle est d’or. Il faut suivre et couler d’un œil à l’autre un horizon pour un sentier, une éclaboussure pour la suite, vous êtes et un et mille et un et un, sur le devant, sur le derrière, tout est pris, tout est posé, on se passe on se suit, on se reconnaît, on mord, on dit, il faut, il faut et non, et non, l’orage, la saison traîne, le mal est mis, vous y êtes, nous y sommes, nous y serons encore plus.

D’une ombre à l’autre, d’un cœur content, nous vous voyons, nous écoutons et déposons aux pieds, aux mains, aux cœurs, le pur babil, la voix sonore, des riens à dire, tout à comprendre, sur le devant et sur le temps, tout est à prendre et diviser, les feuilles, les herbes, les grains, les grains, un après l’autre, la peau salée, les paupières, les coudes, le genou, où se tient le tout, la force, la force et pour nous la sagesse, nous sommes ici et résistons, nous y voyons des cœurs contents, des âmes épanouies, des yeux de rubans, des frissons de cœur et de temps, la lune y viendra, y dira, viens argenter les beaux absents, la force passe, la force, la joie et la volupté, ils sont posés et ils se donnent un déhanché pour un baiser.

Pour une attente une évidence un clair moment une éternité ils sont fondus, ils sont en place, ils tournent ferme et disparaissent, un pur babil, une voix sonore, vous êtes fou, j’en suis ravi, sur le devant, sur le devant.

Nous chantons votre valeur petits oiseaux perdus, vous trouverez, la clef à dire, le sens caché, ils sont bien, ils passent sur le sable, sur le rocher.

Bien heureux, et sans artifices le sens des choses ordonne tout, ils sont en haut, ils sont posés au sol, bijoux de la vie même, rivières et torrents et murmures de l’eau souterraine.

Au sentier ils passent et disparaissent, à l’entour, au sombre, au discret, les secrets tombent, le jour avance, ils tournent encore, ils avancent, au devant, la vie est en chemin.

Un déhanché, une grimace le sable est lourd aux pieds posés, tout avance, tout passe, votre horizon est éclairci, nous vous chanterons tous, nous ne savons d’où vient ce trouble étrange, ce mouvement inconnu, qui frissonne et répand vos âmes au sol.
III

Ô, temps compté, sévère et triste et bien calme, le poids couvre le ciel, les yeux plient dans l’ombre, le neuf n’est plus, la vie avance, il reste des cailloux, il reste de la poussière, et temps compté, il reste à inventer.

12 Août 2011.

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