mardi 13 août 2019

En haut.

Je t’ai posé dans le sable éteint, sur le mont, sans peur, le cœur ouvert, sans cris, et dévoré. Il attend mon sourire, revenu de l’oubli, sur le collier défait de fleurs et de rameaux, mon œil est précis et clair.

On ignore, on déchire la vie et les berceaux, cœurs évanouis dans la brume, les serments au grand jour, les décisions, les ordres oubliés, les supplices tenus, on se remet, on se disperse, au temps toujours tenu, aux rires imparfaits. Il y a une source à venir, un éclair à jaillir, sa douceur est fraîche, le calme est dans l’instant, je suis servi et maître et refuge et délice, bouche pleine, ronde et parfumée.

Le terrible prend sa marche, il conquiert, il est posé sur le rocher et je tremble en attendant, l’heure est importante, le matin est passé, le soir viendra et puis l’air sera doux, nous marcherons et croiserons le reste de la vie, des maisons, des ombres oubliées, des sourires.

En haut la fenêtre est ouverte, le cœur dévoré, défait, depuis les temps anciens, depuis les premiers jours, dans la chaleur de sable, dans le silence ému. La vie est entrée, en volcan, en sanglots.

Le discours au soir, le temps est redouté, la curiosité même, les chansons sur le blé, les herbes, la charrue ouvre, ils ont percé mon cœur ses cailloux, ses rêves et ses craintes, la vie, le désert, les questions, tout est rappel et prière pour une façon de regarder, d’entrer partout et ouvrir les fenêtres et vider les paniers et prendre ce qu’on peut et fermer les yeux et déplacer le vent et remplir les bouteilles et calmer la colère et tordre les montagnes et faire chaque jour une prière pour les anges et décrire le bien et penser tout le mal, la vie est une grande bataille, ainsi la violence est de l’or défendu, le plomb a volé l’éclat des anciens, le silence est venu, la joie reste grande, il faut dire : tout manque à mon sourire et mon absence remplit les murs et les tuiles, la vie à propos est grande et belle, les oiseaux chantent et donnent le bec aux horreurs, la plume pour le lit et le silence règne sous mon toit, dans l’attente d’un seul air, d’en haut je chasse les nuages, je fais la pluie et le temps bien venus, je survole le jour, je classe les nuances, je séduis.

Le chantier est ouvert, la pluie fait ton retour, le calme quand tu dors est la montagne, le sentier fleurit, les arbres grandissent, le sel est bienfaisant et tu ignores ta peur.

Bienvenu et grandi et plus fort je chante les raisons, je lave le sol et jette au soleil les traces de querelle, tu combats et déplaces la boue. Rois et esclaves, tous, nous craignent.

16 Août 2011.

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