vendredi 9 août 2019

Tout est posé.

Ailleurs, à bout de plumes, dans une voix reconnue, dans le parfum, calme et profond, en deçà, aux fleurs tendues, en mémoire, le cœur dévoré se souvient.

Oiseaux volez encore, tournez et revenez sur le devant, dans l’incertain, dans le parfum, dans le sens des choses, au reste. Et nous disons : le temps nous libère et nous endort, comme, si, un effort plus un autre nous menait, nous mène, nous mènera, au plus loin, au plus haut, où est le très, le très, jamais trop, sans attaches, sans rien au visage, sans effets, sans efforts, nous serons rendus, et prêts.

La vie, au visage il est chauffé, il est du soleil de Midi, du juste, de l’éternité même, du pardon du présent, en toute circonstance, nous marchons, marcheurs dans la poussière, tendus à l’horizon, ô, voir, voir, entendre le sourire, le calme, le repos, au devant on est frappé, on est tiré, on se retourne tout est dominé, tout est plein, le calme, le repos, dans le vide il faut taire. La douleur, l’abandon, le carnage, au sacrifice, à l’émotion, au rendu, au posé, les absents nous libèrent.

Au tard posé, au tôt rendu, marche d’un pied sur l’autre, d'un qui est proche à un qui se rend, ils avancent, ils posent à l’horizon le cœur et les louanges, le présent, l’absence, les ignorés, les retenus, tout est confondu, tout réclame la grâce, à l’abandon et l’adoration.

Je marche et je te vois et je comprends, un pied, un autre au devant, le sol rompu, le soleil écrasé, la marche et le silence dans l’infini au présent. Il est court, il survole, il avance, il est confondu au soleil, dans la lumière, sur le sol, il se rompt, il est en avance, un et un, tout est posé.

A bout de plumes les oiseaux lentement déplacent un peu d’air : un peu d’air et de l’eau, en espérance, dans la joie juste, avant le partage, au bout de la plume, au bout du doigt dans l’air, une hanche après l’autre, un pied posé à plat, vers l’eau, vers l’air, vers l’horizon, tout est tendu.

Le soleil au rêve, le soleil s’écarte et disparaît, nous fuyons, nous évitons, nous sommes tard venus, et nous partirons tôt vers l’horizon, le vent, le bout des plumes, au point du jour et de la nuit dans l’horizon perdu, où s’achèvent l’aube, les chansons, dans le détail d’une vie à l’extrême.

Ailleurs, perdus sur cette route, le chemin effacé, les pas posés, comptés et recomptés, la mesure est précise.

Le temps libère dans le sommeil. Dans l’aube, à la pointe des jours, les songes sont révélés, un secret, encore un, en avance dans le silence, un poing tendu à l’éternel, une vérité sur le champ et qu’on se montre seulement, seulement à l’aube pour les batailles, à l’aube pour compter les plumes : elles volent, elles vont loin, ils sont tendus et couverts, poussières et rayons, le soleil nous transporte.

Ô, voir, entendre, le sourire, le calme, le repos, on est frappé, on est tiré, on se retourne tout est dominé, tout est plein, le calme, le repos, dans le vide. Au bout, au bout, tout nous achemine.

12 Août 2011.

1 commentaire:

  1. "Au creux de l'ombre où sa pâleur m'appelle,
    Tiens mon regard ; qu'en lui se renouvelle
    Chaque matin cet émerveillement."

    (extrait de Mages / Matin du Monde)
    Edmond Janneret

    RépondreSupprimer