mercredi 24 octobre 2018

Au jour.

De l’impatience, du renouveau et de l’absurdité, de l’envie, il se fige, dans les coins, dans le clair, dans la confidence, dans l’escalier. Si beau, si grand, dans l’étendue et sur les flancs, sur le côté, sur le vivant, le grand, le beau, la découverte, le retour et l’impatience, le plus loin, le plus fier, la chanson et le savoir et il commande dans la bataille et il se fige sur le soir, dans le retour, dans le suivant, dans le service et dans la peur.

La faim, le froid et l’espérance et il tourne sur le dos et recommence et serre et frappe et meurtrit la main sur sa peau. A frapper, à dormir, à rêver, à entreprendre et espérer, après gémir, après souffrir, il frotte la peau de son dos sur le drap, sur le temps sur le bien, il avance et dépose au chantier un baiser sur chaque cailloux, un regard sur la pierre, une espérance sur les outils, il recommence et rêve et racle le fond du seau, le fond du seau.

Dans la chambre, sur le dos, dans l’escalier qui grimpe, grimpe sur le chantier debout, sur le rien qui bloque, il attend et espère, la peur le noie sur le devant, sur rien qui vient et tourmente et espère et recommence, il est à faire et à dire pour lancer la vengeance contre le temps, contre l’oubli, contre la peur, contre la tourmente. Un regard sur chaque pierre, les chiens passent, le froid mord les feuilles, à l’arrêt, le rien et le repos.

De la souffrance, il attend sur ses pieds, debout et franc ouvert, il avance et cherche, cherche et racle le fond du seau. Le froid a mordu la campagne, battue, sonnée, meurtrie et vive et reconnue en lignes pures et droites, il avance avec la peur et l’attente, vers le repos et les saisons, il se plie et tord la bouche et les oreilles, il attend et révèle au monde son cœur ignoré et posé là, sur le sol, sur le gravier, sur la raison, il tourne, tourne.

Il défait chaque fleur à venir encore, le froid mordra et poussera les yeux ouverts sur le soleil. Ses mains tordent en tout sens la chanson, la rive se tend sur sa figure, il saute sur le regret, la chose est lente, lente, sûre, en harmonie, en différence, en révolte, il pense, pense le monde, en pleur, en fuite, en solitude. Il va paraître et laver le partage, et tourner chaque outil, sur rien, sur le dos, sur les pieds, il regarde droit et en avance.

Le retour des âges et des offenses, des silences troublés de crainte, il ne va pas se remettre en avance, ne pas paraître, ne pas donner, livrer, et offrir la chance, offrir le droit et la survie, le clair du jour tourne sur l’absence, sur le repos posé sans bruit, il faut plonger, nager, se rendre et racler le fond, le fond du seau sur le dos, sur les pieds, offrir, un regard clair, une espérance, un air de liberté. Le froid mord à la peau, et au ventre.

Il faut, il faut, calmer, souffrir, comme souffrent les anges, sans un cri. Les chiens se taisent et on attend et on regarde, le jour est là, le jour est dit, le froid a mordu, il ne crie pas, ne retient rien. La peur, le ventre, la souffrance, le regard clair, l’oubli, la nuit, le jour est en avance, le froid a mordu le dos, les pieds et les cailloux mordent le rire, la légèreté est partie, il se refuse et recommence, le droit fil est aboli, la ligne pure est droite.

Les bornes éclatent, le rien avance, il est en agonie, en redites, en défaillances, en rien, en tout, en souci grave, en plainte, en plainte, le froid mord, les larmes gèlent, le front sur le temps. Sur le dos, sur les pieds, sur les yeux, les outils attendent, les pierres montent de l’oubli, du temps passé, de l’espérance, de la mémoire souveraine, les fleurs on froid, le jour avance, le jour est là.

15 Février 2008.

1 commentaire:

  1. Et sur les lèvres, et sur les yeux, jusqu'au repli des paupières, il cherche la mélodie de la lumière.

    Et le regard qu'il pose là, sur la pierre et sur la vie, il l'a sorti du fond du seau, du fond d'un rêve d'espérance, et d'un baiser sur les cailloux.

    Dans cet escalier debout, face au vide et au vertige, enveloppé de peur et de doute, il espère un regard sur la pierre du temps pour panser l'oubli, la peur, la tourmente et les ans.

    Il avance au-delà des barrières, dans les sillons du vent. Il racle le seau et sème des particules de matière en menus cristaux, là, sur le sol et dans la terre. Il crée et recrée un monde où pousseront des fleurs emplies de douceur.
    Il a pris la chanson et lui a tordu le cou, à force d'abandon et de renoncement, de peur et de lucide effroi. Il racle le fond du seau et se révolte. Il racle le fond du seau et recommence. Il racle le fond du seau et siffle " un air de liberté, une espérance..."

    Le regard tourné vers le monde oublié. Il cherche en dehors de lui-même, un frisson, un battement de vie...
    ... sans relâche il racle...
    Le temps avance, s'arrête et s'immobilise, passe et s'éloigne. Le jour gomme la nuit, et bientôt il ne restera plus trace de son passage. Alors, le soleil esquisse le jour sur les pierres libérées des mailles de l'oubli.

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