jeudi 4 octobre 2018

Aux branches, les oiseaux.

Et il annonce la fin, au temps, beau et chaud. Sur le sable, la vie attend, grande, pleine, furieuse. L’espoir, les raisons, les soins, le temps passe, le temps passe, sa vision est pleine et trop petite.

Il y croit, il avance, il pense et dépose des brins de plume sur le sable, le feu est sous la cendre, l’été mord et dure, les oiseaux sont en haut, tout haut et chantent et il sent la fin du temps, des orages, des habitudes, il avance et cerne son ennui, sur le sable, sur la poussière, sur le sol, d’un pied actif, d’un pied qui tourne et se lance et cabriole et fait un grand remous. Les alarmes, les alarmes, il lui faut annoncer au monde son destin, le temps s’en va, le temps s’en vient et plus rien n’a d’habitude, plus rien ne vit, plus rien ne se chasse, la vie est figée, dans un bol sur la table, sur le sentier, sous les bras, dans l’air, la vie, sans rien à comprendre, sans rien à admettre.

Il faut accepter, le temps s’en va, la vie est si lente, le temps s’en va. La foudre, les alarmes, les saisons et le sapin et la sauge et le parfum des choses, un jour, ce soir, cette nuit, ils seront perdus.

Il dit, tout va finir et tout cesse, le temps s’envole et les bateaux passent, le charme coule de ses doigts sur le sable, sans rien, sans personne, les bateaux passent, les princes dorment sous le sable, les autres entre les roseaux et les arbres, veillés par les pigeons sur les branches, l’air a balayé cette tombe, les herbes grandissent, au repos, ils sont couchés et l’herbe les recouvre, ils se sont enfoncés, le passant a vu l’orage, le passant a vu au large, la trace du tombeau, sous la terre, sous les roseaux, sous le temps, il est suspendu, il attend et les plumes sont soulevées par le vent, par rien qui passe et qui les touche et tord.

Sa bouche est muette, le temps s’endort, les anciens sont couchés, les autres courent, courent, les plus grands se chauffent, tout s’arrête, les temps sont changés, la vie le désespère, les pigeons sur les branches, les belles endormies, sous la terre, sous les roseaux, dans les marais, sur le carreau. Le jardin est rempli, le temps va cesser, la lumière sera tiède, le temps va cesser, il sera allongé et perdu, rien au dessus, rien en dessous. Les oiseaux sur les branches guettent et espèrent, les morts sont au suaire, sous la terre noire, sous les roseaux, dans les marais, le temps est suspendu, les héritiers attendent. Il a dit arrêtez, et vous, debout dans les marais, attendez, les morts observent les chiens ensevelis, les noyés, ils glissent dans les eaux noires, la lumière frotte la surface. En haut, aux branches, les oiseaux chantent, les roseaux ont poussé et les petites mortes reposent en paix.

9 Août 2007.

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