vendredi 5 octobre 2018

L’ordre.

Et un jour, tout sera gravé dans la pierre, ordonné sur le marbre. Il faut une main, pour retenir la pluie, pour les chansons, pour l’herbe fine du paysage, et ils sont deux, ils sont beaux, ils avancent vite, ils frémissent et ils enseignent la vie.

Il leur faut pour faire un monde, avancer, recommencer et faire l’ordre. Leur parole remplit et vide, les temples, les poulaillers, et fait fuir les amoureux, trop de mots et vous tuez la vie. Un seul mot, un seul suffit, et les amoureux oublient le temps et ne veulent que leurs paroles, les autres ne veulent rien, si peu, seulement, plus qu’hier et moins que demain.

Tout est là, tout est dit. Il leur faut frapper les eaux pour remplir un panier de grenouilles, au chiffon rouge. Le passage sur l’eau, rouge, bien sur, pour séduire les grenouilles, pour monter avec l’eau aux genoux, pour enfanter des révoltes, de l’ anarchie, des fantaisies et fuir la règle et les questions posées, la forme, la forme, la règle et pour qui et pour quoi.

Le très haut est le plus beau, la chanson pour lui est évidente et tout passe dans l’incertitude, il ne s’affirme plus, il se conquiert et on s’habitue, c’est tout et c’est beaucoup.

La règle, le fond, la forme, le pourquoi, le pour qui, il faut croire et y croire et séduire le tout venant, le plus grand nombre, chanter les vivants, les cadavres, les renaissants, les échecs, les triomphes, la vie si simple et tranquille et bien sur le calme.

Il faut avancer et séduire et se contraindre et se forcer il faut croire au miracle et chanter la simple sérénade, l’archet qui coule des chansons et racler le fond des paniers qui passent, pour saisir, saisir et emporter et compter et recompter, les fragments de l’humanité. Ils souffrent, ils se veulent, ils se chantent et les rois, les trésors, les habitudes, la sainteté et le pardon et le blanc se couvrent, se couvrent et le noir pourrait être d’or.

Pour un art, pour une question, pour une raison, pour la fantaisie et l’incertitude et entre les saisons et sur le vide et sur les chemins de cailloux, sur les sentiers d’amour, sur les berges de l’amitié sur les étoiles et sur tout ce qui se touche, tout ce qui se doit, tout ce qui s’échange, laisser des paroles d’or et de raison pour que les portes s’ouvrent, ils sont chacun et roi et reine et rien ne peut en venir à bout, ils sont dignes de respect et présents et surs et sages et ils sont dans l’ordre, dans la règle, dans la forme, dans le fond, dans l’inséparable, dans ce qui rassemble.

Ils s’enferment et découvrent seul le feu qui brûle, la main tendue, la déraison collective, ils sont rois, ils sont reines et ils chantent dressés et joyeux et un tout seul tire du feu des éclats de braise, des glaçons qui brûlent la peau. Ils sont chacun et roi et reine et ils se disent les chansons et ils se disent les paroles et ils se serrent avant le départ. Et à tous, miséricorde.

9 Août 2007.

1 commentaire:

  1. Il faut chanter et respirer, et sauter pardessus la haie… de l’autre côté, et s’enivrer de la rosée, la boire, la déguster jusqu’à la lie, et faire glisser le tendre archet de nos rêves dorés sur les cordes de la nuit … pour qu’enfin naisse l'hymne à la vie.

    Sur tout ce qui bouge, sur tout ce qui vit, sur tout ce qui germe et tout ce qui rit, sur tout ce qui doute et tout ce qui sait, sur tout ce qui vient, sur tout ce qui va, sur tout ce qui pense et sur tout ce rien, sur tout ce qui tisse la trame des amis, et tout ce qui reste sur les bords du lit, et tout ce qui meurt au fil du temps, et tout cet amour, ce respect contenu et ce don de soi pour les bienvenus… embellir enfin les chagrins et la vie de poudre d’étoiles et d’or en écailles.


    https://www.youtube.com/watch?v=39yb9jUsGm8

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