dimanche 14 octobre 2018

Retour au vent.

Martelage de la terre, laminage de l’horizon, frémissement des feuilles, silence suspendu des herbages, saignée des torrents et pluie de lumière. Stèles dressées aux vents du souvenir, à l’appel de la mémoire, aux saccades du temps.

Célébrons la beauté fragile de ces instants magiques volés à la mort.

Et la terre se tourne et se retourne sur les remords et les regrets, au vent mauvais qui pleure ses larmes envolées. La terre est un refuge pour les espèces ivres de liberté. Elle écoute et tend l’oreille et entend les oiseaux chanter, peuple sauvage qui chaque jour se rétrécit et fait bivouac dans les forêts. Il faut aller et alerter et saluer et écouter les menus secrets de ces espèces effarouchées.

Le vent a séché la terre, elle crie sa soif la bouche ouverte pour que les eaux du ciel abreuvent son corps de pierre et de poussière, d'épines et de ronces où tout se jette et se perd, et où il ne reste rien. Dans cet oubli et cette misère, entre ses doigts de pluie et d’air les ténèbres improvisent un concert où l’on voit l’eau et la terre célébrées par la lune et par l’ombre.

Toujours plus, toujours plus haut, toujours plus loin, toujours plus cher, et toujours rien… le rien du rien… le vide, le manque, l’absence, l’isolement et l’exclusion… "L’amour est morte"… la main se referme et frappe, la vie s’en va, la Mort cogne à la porte, le vent la porte et les emporte.

La selva s’éteint…

13 octobre 2018 à 11:12
 
 

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