dimanche 8 avril 2018

Roman. IV

Il entend la mer, ferme les yeux et dit, il est fini le voyage, elle est fermée la suite de tes rêves et la peur qui défigure et fait sans encombre le chemin de la haine à l'harmonie.

L’épouvante est un trompe l’œil dans la cave des sortilèges, les erreurs et les drames sont à compter pour rien mais pour toujours dans l’entrelacs des évidences et du maintien, du vouloir bienveillant et tonique, parfumé de lavande et de romarin. Il y a une faiblesse qui noue le cœur dans l'arrière de la bouche, la tête se distingue du reste du corps, un oiseau blessé dans le matin levé, il chante son dernier refrain et sa pauvreté. La mésange ou le moineau à cette distance on ne sait, éparpille dans l'air ses toutes petites ailes et descend vers la terre. Une vision de cette agonie se déplace dans le soleil et rouge bute sur la verdure et fait cligner un œil trompé. Il est une saison qui vient et donne de la perspective, du recul et du dégoût. Les maisons sont vides de toute espérance et la félicité se guide sur le lac, le marais, la verdure, les fleurs trop bousculées par le vent et la chaleur qui monte vers ce lieu défini par la joie et chanté sans conséquence par une voix que rien n'écoute et s'engloutit toute droite dans les eaux vertes de la vie. Le souvenir vient et obsède, il est tombé de son bateau et ce noyé a séjourné dans les roseaux. Les enfants crient et se déhanchent. La vertu bien souvent convoquée est en panne et le devoir est accompli à moitié. Sans finir et sans dire, sans chanter, il faut jeter le sort dans le canal avec le reste de la volonté. Les espérances sont folles comme toujours et la vérité, autre invitée, se dérobe aux yeux, un trop de chaleur et de sueur glisse sur la peau et arrache le voile de fortune né sur l'Atlantique et retourné vers la beauté sombre du plus beau qui passe sans rien voir. La façon de monter du rivage vers la terre, à cheval sur un nuage de tentation et d'incertitude, je t'aime et je te tue et tu me désespères, toujours dans le même chemin, sur le même ruisseau, dans la même ruelle, le lit est grand et rien ne roule les deux unis pour le meilleur. Le bruit aux oreilles est un affrontement de vent et de cailloux qui se liment en sable et font pleurer les yeux. Un dérangement de plus et le fil casse sur la tempe, que sommes nous venu faire sur ce rocher, ce désert qu'on arrose et qui ne produit rien que l'égoïsme et la construction du confort, ils sont bien deux et imaginent la rive de la mer ou de l'océan et se donnent des images de goélands et de méduses qui flottent dans l'air ou dans l'eau dans le pourtour d'une chapelle ou les hauteurs d'une tour. Le vertige est immense, la chanson lente de la saison passe sans trembler, sans bouger un œil ou un doigt, le paysage est trop fort et l'oubli ne viendra jamais, adieu la pente, adieu la rive, les escaliers sont sous nos pieds et tendent des pièges à nos orteils. Les oiseaux volent autour des cloches et donnent le ton du partage, la ferveur est une cause ardente, un aveu de tendresse et une caresse de joie sur le front perdu des échanges et des silences.

La construction se mélange de fidélité, les inutiles sans descendance, laisserons tout au regard des autres et leur solitude recouvrira entièrement l'humanité.

17 Août 2005.

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