vendredi 27 avril 2018

Une ceinture.


 I
Une grappe pèse le poids d’une ceinture. Le chien avale l’eau trop froide. Dans la douleur et la fascination, il faut chanter et donner et dire. Par chance la vérité est à l’heure. 

II
Je t’ai retrouvé, amoureux de chair ronde et ferme, ta dureté a besoin de soutien et ta vigueur est digne d’un encouragement. La leçon est facile et la sueur en dit long, le temps ne change pas l’affaire. Les jeunes sont venus dire dans le chantier, l’ardeur et l’imprévu, la farce et le drame. Ils sont debout et parlent d’abandon les rêveurs, de la lune, un regard vers l’espace et le temps. 

III
Que faire avec eux s’ils sont armés à l’arme blanche. La mélancolie est à l’heure et chante sous le flot, dans la vapeur les herbes se consument. 
IV
Un soir un très beau fascinait une bête, tout blanc à peau noire il levait la tête d’un taureau qui frôlait et chantait, les sabots frappaient les planches rouges. Le poids de la ceinture volait au passage des cornes amoureuses, elles se plantaient dans le sable éclairé de lune et le sourire de fauve découvrait la morsure possible. 
V
Ô, il monte vers toi et il te dit, pour l’instant la vie circule sur un rayon de lune qui grandit sur l’étang. Parce que la nuit est froide, parce que la vie est lente, parce que le bonheur est en herbe dans la voie lactée. Les étoiles se donnent et chantent dans le regard des absents, ils triomphent et donnent dans l’air une leçon de volupté. 

VI
Tombe le poids d’une ceinture au coup frappé sur la planche, dans le désordre. Les sentiments commandent et ordonnent, un élan, une façon de faire avec l’air. Les contraires s’unissent et dansent sur le sable de lune, les dents de fauve mordent dans la poussière l’éclat des regards. La fuite des enfants sous les marches éclate la nuit et défait la chanson, les deux affrontés se cabrent dans les angles et signent sur le blanc une prière pour les dieux. La jeunesse est en marche, sur le clair de la lune elle serre les détours et fracasse la vie. Ailleurs d’autres se consument dans la fumée, la vapeur est un voile et décline la lune. Les efforts et la joie dégagent les épaules, l’eau coule sur le front, le souvenir du combat dépose un drap sous la tête pour y cacher l’amour.

VII
Ils chantent un peu haut, ils ont osés et s’en réjouissent, la vie est lente, le nom de chacun est caché sous le drap, la tête repose et le fil du rêve y voit un monde en éclats, bulles à la surface, lentement elles recommencent. Le sable, la vapeur, la brume, la nuit et le brouillard, répondent et chantent dans l’eau et sous la lune, les enfants sautent l’escalier. Tout descend et se pose sur l’eau et sur le sable.

20 Novembre 2005.





























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