mardi 2 octobre 2018

Jusqu'à la dernière.

Pour faire, et pourquoi, et pourquoi faire, pour dire et proposer, inventer une journée, un soleil de plus, une projection d’étoiles sur le mur, un jet, un trait, il faut boire jusqu'à la dernière les larmes et les pensées.

Il faut la fraîcheur, une rêverie, une promenade autour des êtres, autour des choses, un flottement dans le vent, décomposer et offrir, les mains ouvertes. La paume caresse le dos, les objets les plus fins, la prise, le contact, il serre ses mains dans le dos, sur la vérité, il est forcé, il se laisse faire et tend la joue vers les épines et tend le fer au feu, au temps, au diable, les croyants donnent, commencent, forcent, enchantent, ils se laissent et ils se lancent des défis et ils s’offrent.

Une promenade entre la terre et l’onde, dans les précipices du goût, dans les horreurs des préférences, dans l’ignoble et l’ignominie, dans le secret et la verdure, il attend sous un arbre et raconte son histoire, un qui passe la reçoit, un autre la recommence, il se ferme et il se croit le plus hardi, le plus triste, le plus petit, le plus isolé sous son arbre, il vient de loin, il y retourne, il va avec les feuilles se fondre dans le soir, se fondre dans la nuit, et fendre, composer et raconter à tous la même histoire, sous son arbre il attend, un et autre ils recommencent, il a espéré et il a reconnu.

Les autres un peu se moquent et profitent, il attendait, ils sont venus, il est bien content, il a trouvé un air pour son histoire, il avance un mot après l’autre, les traces sont apaisées, il avance un mot après l’autre, un et autre ont oublié, il attendait dans la nuit, dans la certitude que tout allait recommencer, les oiseaux la nuit passent et passent, et il attend sans oublier de penser, simplement à dire son histoire, il est là depuis longtemps sous cet arbre et un et autre passent, il attend et bien il conte son histoire, il frémit en y pensant, ils sont là et ils passent, il conte son histoire, il avance vers sa liberté, il est affranchi, il se donne et il reprend, il compte ce qui reste entre ses doigts, sur le monde.

Il tournait, posé et calé, sous son arbre, il raconte son histoire. Pour faire et pourquoi, et pourquoi faire, pour dire et proposer, inventer une journée, un soleil de plus, une projection d’étoiles sur le mur, un jet, un trait, il faut boire jusqu'à la dernière, les larmes et les pensées. Ils passent et repassent et comptent ce qui reste entre leurs doigts, l’aile de l’amour a passé, ils sont sous l’arbre, ils écoutent des histoires, bercent les plus sages et couvrent un et autre de chaleur et d’immortalité, il est ici, sous son arbre dans sa maison.

En rêve il déploie son sac de malices et de rosée, un et autre, les bien assis le domptent et menacent, ils sont amusés et perdus, les histoires sont posées sous l’arbre dans l’été, dans la chaleur. Il fait nuit, l’histoire est oubliée, l’histoire est bien tournée, un petit bout de vie triste, sans rien faire, et pourquoi, et pourquoi faire et pour dire et proposer et inventer une journée, un soleil de plus, une projection d’étoiles sur le mur, un jet, un trait, il faut boire jusqu'à la dernière, les larmes et les pensées.

8 Août 2007.

1 commentaire:

  1. Et pourquoi faire, et pourquoi dire les larmes de la pensée quand les étoiles du jour dansent sur le mur gorgé de soleil et de sel. Sans armes ni rancunes se promener sous la lune vague en rêverie autour des choses, autour du vent et des nuits fauves. Les mains offertes aux caresses d’écume, la joue tendue aux baisers des lames.

    Et simplement il s’enchante comme si sa vie lui était absente. Il espère et revient. Sans cesse il recommence. Il cherche et il espère cette chose qui est là et qu’il recherche en vain sur son chemin de chagrin, et de paroles bonnes qu’il donne jusqu’à la dernière.

    Et sous l’arbre il est, et il conte et raconte et parle et égrène les mots les uns après les autres. Il en fait un collier, une guirlande, une portée musicale sur laquelle il écrit un chant de liberté… un chant d’oiseau… … "Un jour … … … sur la plus haute branche".

    Dans sa maison de silence il raconte et avance en ombres projetées sur le mur de poussière, où les larmes s’incrustent jusqu’à la dernière, et sous l’aile repliée en un creux bien douillet… à l’amour fait son nid… ici… sous la pluie.

    Dans une goutte de rosée son rêve nait, grandit et s’évapore. Le semeur est dans le champ et jette les graines aux quatre vents… dans l’été et dans la nuit… dans la chaleur de l’espoir… dans la vie triste et dans l’ennui et la lumière des étoiles… sur le mur d’insomnies lavé des larmes de l’oubli.

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