dimanche 28 juillet 2019

De l’agitation pour les plus nombreux.

On ose dire : la saison est claire et là bas tout loin, on chante pour la liberté sur le sable, sur le sable le murmure est monté, il y a des souvenirs et de la reconnaissance, ainsi embarqué si loin du temps et si loin du reste, face à l’horizon où, point une, une clarté peut-être, une étoile.

Peut-être est on face à la plus grande lumière, est on face au danger, aux clefs qui se brisent, aux cœurs transpercés, aux mots, à dire et à faire, de chair et de sang, sur le sable, sur le sable, dans la clarté qui s’estompera, qui se rendra, qui donnera du calme, du calme pour les uns, et de l’agitation.

La vie avance, la lumière bouge, étoiles ou éclairs, beau temps ou orage, ils sont posés et blessés, sur le sable et sur le temps, ils coulent, ils coulent deux et tous, sans se toucher, sans se parler, on se cherche et on se donne des avis, des ordres, de la présence, de l’agitation pour les plus nombreux.

De la clarté et du mouvement dans la quiétude, au ciel, le ciel immense, immense la volonté en pleurs, le calme pour l’abandon, le reste pour les autres, sur le sable ils sont griffés, mordus de chaleur et d’oubli, de soleil et de brume, de cordes pour les pendus et de sortilèges, les masques sortent.

Tous observent, tous voient et comptent et pèsent et constatent : la chair, le verbe, ils sont à l’incarnation, ils sont au contact, ils sont au dire, pour le faire, leur temps est abrupt, le reste rend aveugle dans ce royaume, dans ces contrées ils ont vu naître et grandir et abandonner la chair déliée des os.

Des corps se passent et se soupèsent, ils sont posés et ils abandonnent de la peau, du nerf et des os sur la plage, sur le sable, les larmes sont amères, les remords toujours là et pour peupler la solitude, pour étendre les voiles des souvenirs, il y avait des étreintes et des morsures et de la chair.

En abandon, des erreurs, des ratures, du sel aux yeux, de la douleur et du partir, du flot bleu sur les épaules et sur les bras, sous le soleil en pente claire, une ligne bleue vers l’horizon, un arc de rires et de chansons, je ne sais, je ne sais d’où vient ce tendre épanchement, j’étais roi de ce royaume.

Je chantais, je ne sais, je ne sais d’où vient, ce mouvement inconnu et ce froid, ce froid en souvenirs, qui gela les mots et le temps, suspendu à la tige, perdu entre les grains, sur le sable, sur le dos, dans le vent et la lune, les lueurs vives et les cris, je ne sais d’où vient ce sentiment affectueux.

Ces malheurs évanouis, ces pieds tordus, cette angoisse et ces prodigues, martyres et abandonnés, rentrant seuls, effarouchés, perdus et fourbus, quittant un soir, un soir de plus la liberté, le seul nom, le seul à dire, la seule façon de grandir sur le sable, accroché aux tiges qui tournent en l’air levées.

Il en faut bien, dans l’air présent sur le souffle, sur la montée face à la mer, aux partances, aux exils, sur le devant, dans la foulée d’un pied blessé, tordu, sur la lumière éclatée, sur le reste, aux autres seul, les autres, seul et perdu, défiguré et étalé sur cette plage, des grains de sable.

Tout est joué, effroi et grandeur, accroché aux tiges, aux arbres, sous les oiseaux, devant le temps passé, devant la clarté bien sûr vive, vive des temps passés, en liberté, au retour, de grande faim et d’espérance et d’espérance, tout est joué dans les yeux, dans les yeux de ceux qui passent.

De ceux qui partent, de ceux qui ont tenu et rampent et accrochent une tige après l’autre, un lys de mer, un lys de mer en fleur et craquelé, le vert est mis, le vert est mis, l’âme est ravie, le pied est peut-être guéri, ils ont vu les voyageurs, ils ont compté leur poids de chair, ils ont ri, ils ont bu.

Ils sont fourbus et ils espèrent.

02 Août 2011.

1 commentaire:

  1. "Le verbe s'est fait chair,
    et il a habité parmi nous,
    plein de grâce et de vérité ;
    et nous avons contemplé sa gloire,
    une gloire comme la gloire du
    Fils unique venu du Père."

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