jeudi 18 juillet 2019

Les fleurs. I



I

Revenu vers l’âpre, âpre liberté.

T’avait parlé tout bas de l’âpre, âpre liberté, du remords, des soucis, des occupations, des aventures, des il t’avait parlé. Il flotte sur le ciel bleu, sur les nuages au loin, au loin, noirs et passants, ils passent, au loin ils se mêlent, ils ensablent les fleurs, les vents contraires, ils déplacent les palpitations.

Les fleurs, chair meurtrie, assoiffée, et il t’avait parlé du reste, ce qui reste, qui n’est plus, une limite, il faut passer et flotter, revenir, se dire et se donner. Des remords, des étendues et de l’oubli où sont les restes, les mensonges, les fleurs. Les affaires, tout est en tas, tout est en sac, une sur l’autre, une sur l’autre, tu reprends une à une, une pièce et le reste, l’histoire, les pieds meurtris, la chair éclaboussée, l’oubli à venir, la fin, l’histoire lente et lente.

Le fruit au panier, sur le rebord, d’en haut en bas, vers le calme, il te viendra, il te pensera, il sera pour toi, pour ton histoire, pour ta peine. Tu tournes et tu te vides, le pied tordu au sable sali, un regard vers l’inquiétude, vers le semblant, la face grimée, les fleurs en mots sans suite ni commencement.

Il te faut les fleurs, il faut arracher et couvrir une à une les flammes vives, éteindre et souffler, le vide viendra là ou le visage se fige, le calme est désolant et il te disait. T’avait–il parlé de l’âpre liberté, du réveil, du sursaut, de l’angoisse.

Les mots sont figés, tu ne réponds rien, tu tournes et tu n’effeuilles rien, les arbres sont en place, la vision est claire, le ciel est bleu, les nuages noirs passent dans l’air, dans l’air, dans ta tourmente, le sol est posé, le sable est posé, et la foule partout des fleurs, le pied est tordu sur la rive que dire, que faire. L’écho, le calme sans repos, l’oubli, tout est oublié, tout grandit.

Il se ferme, il se forme, il se prend et tient l’allure, le pied est tordu, il avance, il avance, sur le chemin perdu et fatigué, dans l’ignorance les fleurs sèchent, le calme est réduit.

Il se cramponne et il commence, il avançait, il avançait, il est repris, il cherche le calme et le repos, il ne trouve, il est désolé et rompu sur le sable, sur le tranchant, la chair meurtrie, la bouche pauvre, le souffle défiguré, les fleurs, le calme à l’abandon, sans suite, le chaud revient, s’impose.

Il t’avait tout bas parlé de l’âpre, âpre liberté, les méchants, les rêveurs sur la même route, dans le silence avant, avant l’oubli, ô, ma mémoire, le vent, les arbres, les oiseaux, les fleurs, le savoir, la vie perdue, il avance vers. Tout tient, tout tient, tout menace et s’inscrit dans le matin tremblé. Dans le vide sans louange, dans l’obscurité, entre le bleu et les nuages, il marche et cherche les fleurs, et il s’inscrit.

28 Juillet 2011.

1 commentaire:

  1. Le ciel est bleu comme une louange
    les rêveurs se souviennent le silence des fleurs

    tout se tient et s'inscrit
    la menace s'éloigne de l'âpreté des cœurs

    tout s'évite et s'invite
    sur le chemin des fleurs ... les oiseaux sur les arbres
    le vent de la mémoire dans le matin de cendre

    la vie est une cerise
    et son noyau est libre dans la chair du possible



    ici

    ici

    RépondreSupprimer