samedi 22 décembre 2018

Au loin, ils sont.

On s’enfonce et on rougit, le lointain palpite, on reprend une octave plus haut, plus fort, il se retourne et compte les grains de la peau. Sur le reste, le reste, on est absent aux autres, présent aux éléments et seul, fortement seul, et sans poids, sans avenir, sans légende, on est posé. Trois coups sont portés, trois pauses se défont et on contemple un désastre sans mouvement sans expression. On recommence et on dit : il faut faire, il faut dire et encore chanter et poser les ans sur la terre battue, rebattue, assommée, sans espoir, sans rien.

Au vent, on arrache, on retient le lointain, assis sur la colline, on se rencontre, on y revient, on retient. La vie avance, la source est loin, le désir s’accroche, on tente à nouveau la belle, on échappe, on recommence. Le vent souffle, la peur et les frissons chargent la peau de grains nouveaux, de désespoir et de candeur. La blanche, blanche, solitude, le clair, clair, du temps, du reste, de la déroute, des frayeurs, on s’y roule, on y tourne, au loin. Au loin, ils sont. A un regard, à un souhait, une histoire perdue, battue, sans rides sans riens.

24 Février 2009.

1 commentaire:

  1. Le désir rassasié au bord du monde refuse de mourir, et perpétue sa présence, ici, ailleurs. L’ange est là, il le frôle de son aile pour un instant d’éternité.


    Belles vacances cher Michel
    et merci pour ceci, pour cela.

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