dimanche 16 décembre 2018

Retour de fortune.

Et s’il tirait le ruban pour défaire les nuages et les larmes du temps. Et s’il essuyait l'orage au coin de l'œil du vent si furieux, si obstiné à gonfler le cœur des enfants.


Il enlace le silence par-delà les nuées. Les portes du ciel s'ouvrent en un sourire immense. Il est beau, il est grand, il est heureux, il est poète et chante les saisons. Il pose côte à côte des mots qui laissent rêveur : " il enfonce au ciel bleu un œil qui déboutonne".

Il frotte et gratte des lambeaux de cendre tombés sur le chemin. Il est seul sous ses rubans de gloire. Il est seul, mais il sait qu’au bout de sa marche là-bas des enfants au regard pourpre laveront sa robe de poussière, et tresseront ses cheveux. Il sait que là-bas dans ce tourbillon de vie l’herbe est encore verte.

Il coupe un pan du silence, s’en fait un manteau de pluie et s'en va traverser le jour avant que le monde chavire.

Il laisse couler le temps dans l'air du sablier, la pensée au repos dans le paysage, il peigne et coiffe les cheveux du ciel. Il est heureux et embrasse le soleil.

Il prend, il renouvelle, il fond, il commence, il rend, il donne, il déplace. Il s'enfonce dans l'avenir, et tire sur le fil de la pelote rebelle pour défaire le mystère.

Maria Dolores Cano, 15 décembre 2018 à 11:36

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