vendredi 23 novembre 2018

La confiance est dans le port.

Son sommeil achève sa métamorphose, retourne vers tes élus et dit la gloire, une souriante incertitude, le grain semé, la tour germée, les aventures sur le sable, les rencontres dans les campagnes. Ils étaient enlacés de roses et de pampres et suspendus et remontés et riaient fort sous les nuages, il est un sacrifice, une espérance, un rendez vous, une caresse, sous la toile la confiance est dans le port.

La suite est entre les mains des jaloux, des tyrans, des fidèles, ils se frottent et ils établissent la gloire, ils officient sur le sable, ils servent la volonté, ils achètent et contemplent les plus beaux, les transis, les jours de gloire et de fortune et disputent au long du jour le sacrifice.

Il jette un sort pour les pendus, il s’époumone, il avale, il construit des cathédrales, il arrache au sable, aux arbres, la vision goutte à goutte de la force et de la vertu, il avance, donnez lui pour toujours, la main pleine de cailloux, les doigts trempés dans le sable.

Les ongles crissent, les dents croquent, ils sont tendus et ils observent les mains abandonnées, les doigts endoloris, le col perdu sous les dentelles, les chiffons rouges mordus de grenouilles. La foi, l’espérance, la charité, les obsessions, les ritournelles, la même chanson, le poids des ans sur les épaules, le grand secret sur les genoux, la fin de la nuit sur le sable, la croix perdue au fond du sac.

Il se répand et monte, l’étage est ouvert sur le temps, les yeux de tourterelle cousent, les enfants chantent en haut des marches, la maison est tendue, la maison est pleine. Ils se redressent, les heures sonnent, perdues dans l’éternité, à chaque horloge passent le temps et les cailloux. Les grains crépitent sous le doigt, la confiance les honore, ils se perdent dans chaque main, comme un espoir abandonné, ils se reposent et foncent sur le cœur serré, longtemps ils seront enfants, déjà vieux et perclus, ils tourneront la tête et seront dans l’ennui, ils lisseront les cieux et mangeront l’orage et des plus petits, ils combleront les vœux. Ils sont endimanchés, ils sont complices de la joie, ils avancent, ils froissent le tissu riche et lourd.

Ils sont tombés au champ d’honneur, ils sont perdus et ils existent, ils utilisent le temps. Il ne faut rien perdre et ne rien dire, les yeux se ferment, l’air est perdu et ils sifflent sur la couche sage.

Dans l’escalier il y a du bruit, un oiseau siffle dans l’arbre : sans trembler je reviens garder les trésors, les figures, les musiques, qui font tout, qui appellent et suspendent dans le temps l’écho frêle et la voix des enfants : ils se tournent et se rassemblent sous les angles. Je me suis, je m’offre, je m’étreins : je suis le plus entier, le plus fringant, le plus habile, je donne une saveur d’espérance, j’offre au loin, la lune dans un seau, le soleil à la cave, la grimace dans un cadre doré, dans un écrin de soie et bleu et jaune et rouge et rose.

24 Juillet 2008.

1 commentaire:

  1. Un long texte se déroule et se livre mot à mot entre les cailloux, le ciel bleu et le vert des roseaux. Un beau texte qui avance sur les cailloux tout blancs et la tendresse du soleil. Un texte qui s’étire et que je tire par la corde que je file et défile pour dénouer le temps. Un texte qui s’accroche au soleil, ouvre les serrures et les portes, délivre les oiseaux, et avance sur le pas des chevaux, sur le pas des taureaux. Un texte qui chante la lumière en plein cœur et l’espérance qui attend. Un texte qui chuchote comme les ronds dans l’eau qui vont s’élargissant et se rivent aux questions.
    Un texte de Franquevaux que je cueille ce jour qui se couche bonne heure dans l’ambre des collines. Un texte que je pose dans mon panier d’osier pour le lire, le relire, le parler, l’épeler, avancer, enfanter…

    Je vous salue Michel et vous dis grand merci.

    RépondreSupprimer