mercredi 28 novembre 2018

Le temps contrôle.

Il arrive et détend, la vie et les alarmes, les embuscades, il défait en bouquet les boutons de roses, il est perdu dans la chaleur, dans le temps sec. Il frémit et prolonge et entretient d’un regard le brasier de la peur et des sentiments, il est perdu dans la chaleur, il se distingue dans l’amertume, il recommence et pose sur l’horizon un point qu’il n’atteindra jamais, il est petit et sans force et il défie l’éternité, il racle le fond, du tiroir, du lit de l’inquiétude, il joue toujours avec les objets il range et dérange le coffret des émotions, il a vidé le flacon et il se perd dans l’habitude.

Il pose, il entend, il enfreint, il triche, il commence un jour nouveau et déjà loin, il est perdu et fatigué et sans attaches, pourtant serré, pourtant perclus d’ignorance, perdu de tout et loin dans l’air et loin dans l’eau, sans plan, sans boussole, il trace sur la poussière une carte d’ignorance et de douleur, il avance et se choque à chaque pierre, à chaque angoisse, il est tordu de douleur et de rire, il a cultivé l’emphase et le néant, il agrandit toujours plus haut le vide, l’obstination. Il se referme et roule loin et tremble fort et gonfle son sac d’inutile. Les outils sont perdus, les traces sont perdues, la liberté est en voyage, le sommeil est sorti du lit, la chambre est épuisée, il tourne dans l’erreur et l’espérance.

Il est perdu dans le soleil, la lumière ne réconforte, il dort dans le jour et tire sur le sol la besace des amours mortes, des combats perdus et jamais livrés, à rien, à l’angoisse, à la terreur, il ne construit que sable sur poussière et souffle sur les graines vides, il est ancien et trop penché et trop distant. La vie recule, le jour avance, le temps le contrôle et la vérité en éclair croise sur le fer des évidences, il est en émoi et en guerre, le bien s’en va, le tout retient, il tremble et trompe l’avenir, la fureur est constante.

Ô, tien, ô, mien, ô, figure d’errance, tu songes sur le fil, tu coupe les histoires, tu caches et reconnais et défies la mesure, les perles sont lancées au fond du lac, au fond de l’eau, dans la peur, dans l’ignorance, dans le sanglot et sans panache il se traîne et évite la joie. Je suis perdu, je suis rentré, j’évite et renouvelle et tourne, tourne sur le chaud sur la poussière, les doigts ouverts, passe le vent, l’air filtre sous les bras.

Il est perdu et sans éclat, il a bafoué l’avenir, il a perdu le sens et la gloire, la grâce a fui, il est en haut sur la colline et voit le vent et cherche dans le creux de la main le présent, le bloc taillé, le gemme rare, il enfonce les yeux dans l’avenir, il a perdu toute son avance, il ne finira rien ce jour, ni sommeil, ni récompense, le temps est encore au drame, au sanglot, au funeste sans repos, à la rigueur, au remord, poussière qui vole.

En armes, en sanglots il frotte son cœur sur la pierre, il aiguise la vengeance, pour ce jour le terme est arrivé, il se balance et croit aux armes, il faut avancer sans trembler, remplir le sac de l’inutile, finir, porté par le vent chaud et croire, croire : la ruse est possible, le renouveau. Un jour, le bien se posera, au calme, au repos, il faudra finir le sommeil.

29 Juillet 2008.

1 commentaire:

  1. Le jour dépose son fardeau. Les peines et les larmes vont s'éteindre et à petit feu raviveront nos rêves.

    Il rêve de partir. Il délie les liens qui lui enserrent les poignets et les chevilles. La mer est pleine, la mer est forte. Les heures sont à la peine, alors il rêve de migrations, de liberté sans fin, sans fin et sans limite.

    Tour à tour les éléments se déchaînent et tout semble l'anéantir. Le cri du vent griffe les chemins de la gloire, puis le silence, le grand silence. Alors dans le creux de sa main il trace la ligne de l'avenir.

    Rien. Il ne lui reste plus rien. Sur le temps et l’espace il avance. Il avance avec ses peines au cœur et son chagrin à l’âme, et pour ne point se perdre il accroche ses yeux aux branches qui tiennent le ciel.

    Un jour, un jour, "il faudra finir le sommeil".

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