mardi 20 novembre 2018

Retour à la joie.

Il a oublié ses yeux pour pleurer ce monde décharné au visage gris, aux membres arrachés, à la peau déchirée. Il a oublié ses yeux pour pleurer tous ces os rongés en dérive sur le fleuve. L'étoile et l'espérance seules sauront lui dire ce qu'il cherche encore.

Il avance et s’en retourne sur le sentier, il veut cueillir la joie qui lui cogne aux tempes, et siffle à perdre haleine. La vie n’est pas finie, il veut recommencer, il veut se libérer, il avance à cloche pied et remonte la pente jusqu’à la source des larmes. Là-bas… tout là-bas sous les griffures du vent.

Il est arrivé au bout, au bout de sa peine lente, à force de travail et de griffures. Il est arrivé au bout de cette longue errance. Il souffle, épuisé, mais heureux d’exister. Les feuilles se détachent et prennent leur envol vers leur destinée. Il est arrivé au bout de sa peine si lente, à force de travail, à force de gratter.

Où est la joie ?

Elle est là sous un caillou, sur le chemin à portée de main, cachée et silencieuse, sans bruit elle attend qu'il vienne la cueillir. 

 Maria Dolores Cano, 19 novembre 2018 à 10:33

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