mardi 20 novembre 2018

Où, la joie.

Les oiseaux serrent la pente, ils cherchent et trouvent des avancées. Il cherche et trouve et recommence et il soupire et il étreint sa liberté. Il passe sur le pont, il passe sur la trame, il cherche des couleurs et trouve des raisons, il cherche, il cherche et trouve des couleurs, des raisons de temps, des raisons dans le vent, il avance, il repose, il répond au ciel un murmure, il répond au ciel un éclair dans les yeux, il répond au ciel un frémissement de paupière, un battement de cil, un frisson sur la peau, il avance il décrit son paysage et sa morale.

L’oiseau dans le ciel, le chiffon sur la terre, la corde bleue, et le bateau qui passe, le caillou égaré et la paille et le grain et le sillon laissé, un monde ancien frissonne, il se trouble d’azur, il se pique au devant, il se pare de vertu, il a abandonné et le métier et le métal. Sans éclairs, sans bruit, le vent murmure et les feuilles crissent, le rire est aux lèvres, la joie dans le cœur, le frisson tendu et les liserons blancs et roses. Il avance, il a trouvé dans ce monde trois doigts de grâce, un instant d’abandon, il a posé les armes, le métal est à terre. Il avance, il frissonne dans le bleu, le papillon lourd ploie sur un brin d’herbe, le fleuve coule, il coule et il recommence.

Il avance sur l’air et il glisse sur le temps, il lisse les carreaux, il détend et reprend et, roulent les pierres et plongent les oiseaux. Il avance, il arrive et à l’ombre il s’étend, il compte les nuages, il compte les enfants, il attend les sauvages et renoue dans le temps et renoue au présent l’alliance des grands et des petits. Le frisson, le baiser donné, l’amour reconduit, le bois brisé au sol, les branches sont tombées, les oiseaux frissonnent et les roseaux penchent, papillon trop lourd, il ploie sur son brin d’herbe, il se glisse dans le temps, il souffle dans le vent, il est accroché aux rires sur la berge, il est tendu entre les branches, il attrape les rêves, il défait, il défait d’un rire les soucis, il détend, il croit et se multiplie, il se croise et avance, la cité est détendue, la cité est libre.

Jérusalem, Jérusalem console toi, il avance, il t’a trouvé, il t’a trouvé, il n’est plus perdu, il n’est plus perdu, et il articule et il épelle et ton nom et ta grandeur, et il avance, Jérusalem vers toi et vers ce sentiment plein de liberté. Il a forcé les portes, il a forcé la grille, il a ouvert la cage, il a détruit : le mur est effondré. Il avance et il rit et il rit et il rit et il rit de joie retrouvée. Il osera dire ton nom, il osera te nommer, il te dira, Jérusalem, Jérusalem éveille-toi, réveille-toi, étends tes drapeaux et défaits les poils de ta barbe, écarte les doigts et sens l’air qui passe et compte les oiseaux et filtre, filtre et filtre le temps et l’espérance.

Ils avancent, ils avancent ensemble, en avance, en avance sur le temps, en avance sur l’orage et trouvés et joyeux et faisant d’un rien, d’un rien, d’un rien, une histoire, un étendard. Des chevaux par milliers, des chevaliers sans armes, ils avancent, pèlerins retrouvés, pèlerins retrouvés, le bourdon à la main, le sac dans le dos, le sac plein de vent, ils vont, ils répandent, ils répandent et l’amour et le grain et l’herbe sur les eaux, ils ont jeté leur pain sur l’eau, l’eau a rendu le pain.

Ils sont là, ils avancent, ils ont pris de la hauteur, l’espace d’un sanglot, d’un rire, d’une espérance, un rire, une espérance, des carrés de lumière, des étoiles de vertu. Ils avancent, ils avancent et se reprennent et refont et ils avancent et ils chantent des chansons au bleu des mirages, le ciel entre les doigts, entre les doigts ils filtrent, entre les doigts le temps glisse, le temps glisse, ils s’épanchent.

Un troupeau, un clan, un troupeau, ils avancent, ils couvrent le monde de joie et d’espérance et ils sont, ils sont plus, ils seront là, ils sont ailleurs, ils sont dedans, ils sont en avant, ils sont en arrière, le vent glisse entre leurs doigts et passe sous leurs aisselles, respire dans leurs poumons, liserons rouges, liserons blancs, liserons roses, fleurs jaunes, fleurs bleues, ils avancent, ils avancent au ciel, au ciel.

Jérusalem vers toi, vers toi, vers la folie, un soupçon de carême, un rien, un indicible, un émoi ineffable, et l’allure et le temps et le vent et le rien et les pas dans la poussière dans un tremblement jaune, papillon, papillon trop lourd, papillon trop lourd, posé sur son brin d’herbe, il est rendu, il est rendu à la joie, il est rendu au précipice, et il vole vers …

21 Juillet 2008.

1 commentaire:

  1. Il a retrouvé sa joie égarée sur le chemin et il l’a coloriée comme l’arc-en-ciel. Embellie, il l’a portée à bout de bras et l’a présentée au vent qui lui a caressé la joue. La joie est retrouvée dans ce ciel aquarelle et ce frisson dans le cou.

    Les oiseaux ont chanté en canon et lui ont mis de la joie au cœur. Alors, il a déposé les armes et s'est abandonné un instant dans le bonheur. Le cœur léger il a séché ses larmes dans le grand mouchoir bleu du ciel.

    Il vole vers le fleuve entre les doigts du vent. La colombe sait que de son cœur en feu jailliront un torrent de lumière et de fièvre, des éclats de joie et des perles d’espérance pour désaltérer ceux qui avancent, qui avancent.

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