jeudi 8 novembre 2018

Le ciel est bleu.

En avant, une et deux, ils croisent et plient les branches, sous leur poids, sous le poids, dans la tension, dans le sens du vent, dans le soleil. Le ciel est immense, il est bleu et cela passe, et cela coule, et tout défile, et les jeux sont fait, l’hiver a cessé, ils tournent autour, l’arbre, ses branches ploient, les feuilles tombent, la lumière entre et sort, ils plient les branches et pèsent, sur l’arbre, sur son poids, sur son feu, le jeu est continu, la vie avance, en avant, ils croisent leurs yeux sur les branches, sur le repos, sur l’absence, sur ce rien qui frôle leurs épaules, ils sont avancés, l’hiver a cessé, les nuits seront plus tièdes et les branches laissent passer la lumière.

En avant, d’une branche à une autre, ils suivent leur chemin, de pliures en nouaisons, ils forcent les branches et le feuillage, la saison est plus claire, la lumière passe, passe, entre les feuilles, entre les branches, sur la peau, sur les mains, sur le poids du tissu, aux épaules sur le dos. La lumière avance, rien n’est donné et tout se prend et ils avancent dans la sève, sur le regard, sur la bouche, sur les feuilles, ils croisent leurs yeux et leurs bouches et ils parlent d’un autre monde. Les sacs sont lourds, les gravillons sous les pieds menacent, ils tirent sur les branches et déposent des feuilles au feu, des pierres sur le sol, des sacrifices au soleil.

Ils coupent et remontent et composent le temps futur, le poids des choses languit au ciel et à l’espace. La vérité avance, ils sont calmes et prennent le temps de voir, le temps d’entendre, ils sont posés sur le sol, sur les branches, sur les cailloux, dans l’air du temps, dans le ciel calme et bleu, si bleu. La journée vibre sur les arbres, les guêpes affolent le silence, les bourdons noirs, les oiseaux chantent, les chiens passent le vent est calme, le ciel est bleu, les feuilles tombent sur le feu, ils sculptent demain, ils sculptent le temps et disent des choses folles, des airs anciens, des airs jaloux, des certitudes et des broutilles.

Ils avancent du temps ancien au temps nouveau, de l’air si calme à la bourrasque, du matin clair au soleil calme, du bleu immense aux évidences, le monde tourne, tourne, les sacs sont lourds, les peuples sont en marche et le travail, le travail. Les corps meurtris, les raisons sages, les soins obscurs, le ciel est bleu et l’eau coule sur la peau, il pleuvra bien, il pleuvra bien. Le temps s’avance, les branches tournent, les feuilles au feu tombent, la vie est calme, la vie est dure, la faim traverse le corps et l’âme, les sacs sont lourds et les branches ploient, le temps futur est en avance, les idées volent dans l’air calme, la vie est là, l’hiver a cessé.

Les branches plient, les branches ploient, le ciel est bleu, le temps est calme, la lumière traverse l’arbre, les feuilles au feu tombent, le poids des ans, le poids des choses, sur la peau, sur les épaules, ils sont courbés et affairés et ils tournent autour de l’arbre, ils composent le temps futur, ils sculptent l’âme des choses. Le poids du ciel sur le dos, sur les épaules, sur les habits, sur la peau, dans le cœur, ils comprennent le reste et étreignent l’avenir et composent le bouquet et étalent les cendres et finissent enfin, le travail, le travail, la vie calme, calme dans le soleil sous le ciel bleu, les branches ploient et les oiseaux évitent les pliures. En avance, en avance, ils tournent sur les choses, ils ploient le temps et l’avenir.

16 Avril 2008.

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