mercredi 14 novembre 2018

Les oiseaux tournent.


Il y a dans l’air une odeur de souffre, une idée neuve et inquiétante, un espoir pour tous, une erreur à effacer, un chant d’amour au fond de l’angoisse, une retenue et un espoir, ils attendent, ils attendent.

Le désir est glacé, bloqué dans le froid, dans la boue, dans le serment et dans l’aventure.

Il se traîne, il s’angoisse, il ne va pas devant, il cherche et ne trouve, il est perdu sur le sable, il répète, répète et tout fini dans la recette, dans l’art de faire en tourne main, en cloche pied. Il attend, il s’angoisse, rien ne bouge, tout meurtri, tout éraille, tout fatigue, l’attente, l’oisiveté, l’inquiétude, le refus, le cercle, l’avantage, il est perdu au bord, au bord, le lac est proche, la vue est lente, les barques glissent, les oiseaux tournent sur eux même, dans le ciel bas sans ombres claires, sans soleil, sans tremblements, sans aucun tressaillement, la vie tourne.

Sur le ciel bas, sur le ciel gris, sur le lac vert, si profond, si sombre, une évasion, une sortie, ils frôlent l’eau d’un bec charmeur, de l’aile noire, du ventre blanc, ils poussent l’eau sur un petit sillon, un monticule, une onde en fleur, une explosion naissante, une candeur sans état d’âme.

Ils poussent l’eau et avalent le ciel gris et l’espace, l’espace. Le jour tourne, les ondes coulent, et croisent sous le bec et flottent sous les ailes et se ferment sur le destin, l’avenir est une explosion, une déroute, une force perdue, trouvée abandonnée, les vagues croisent et recommencent et les oiseaux tournent sur l’aile, le bec pousse l’eau en surface, une vague, une vague, une montagne, un avenir de douleurs et de massacres, les oiseaux poussent l’eau du bec, l’aile noire, le ventre blanc, ils rident, rident, l’eau, le ciel, le ciel sur l’eau, l’incertitude, les froissements, l’aile détend, ils recommencent et poussent l’eau vers l’avenir.

Noire, si sombre, sans faille, sans cassure, la vague est poussée, l’air avance, le ciel est gris, l’eau est si sombre et sans reflets et les oiseaux tremblent et ils tressaillent dans le gris, dans le sombre. Le ciel est en fuite, les oiseaux tournent. Le ciel est gris et l’eau est sombre, et les oiseaux s’en vont au loin, et les oiseaux s’en vont au loin. Ils poussent des rides d’eau, des ondes courtes, courtes, courtes, des rides accrochées à l’avenir, à la surface, au loin, le lac est sombre, sombre, sombre, ils tournent sur eux même et poussent.

Il est trop tôt, il est trop loin, le plaisir clair, le plaisir neuf, l’offrande sans partage, le bonheur sans mélange, les oiseaux poussent l’avenir, les eaux se rident sur le lac, la vie est courte et l’eau est plate, et l’eau est sombre et il fait gris, le lac est sombre, les oiseaux volent.

16 Juillet 2008.

1 commentaire:

  1. Le ciel s'ouvre, alors l'oiseau invite à le suivre. Il l'a reconnu, il en a reconnu le doux sourire. Dans un galop d'écume le passé se décompose, et se recompose en un avenir sans amertume. Là-bas, entre les bras de mer, sous le ciel d'eau, les oiseaux appellent.

    Frémissement de l'onde gonflée d'avenir. La mer est tranquille poudrée de lumière, les oiseaux s'y baignent et parent leurs plumes d'un "plaisir neuf", d'un "plaisir clair".


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